Les deux joueurs de l’équipe de France de rugby, Hugo Auradou et Oscar Jégou, restent en détention provisoire depuis le vendredi 12 juillet, après leur mise en examen pour viol aggravé en réunion sur une femme argentine de 39 ans. L’enquête menée par le parquet de Mendoza présente encore plusieurs zones d’ombre concernant les faits reprochés aux joueurs.
Les proches de Hugo Auradou et Oscar Jegou, se sont rendus le lundi 15 juillet au Palais de justice de Mendoza avec des avocats argentins, qui ont tenté de les rassurer sur le déroulement de l’affaire.
Les deux jeunes joueurs du XV de France sont mis en examen et accusés de viol. Émus et préoccupés, les membres des familles ont quitté le Palais de justice de Mendoza sous les flashes des caméras. « Ça a été une rencontre très émouvante entre les garçons, les parents, la tante, relate Rafael Cuneo Libarona, l’avocat des joueurs. C’est très important parce que ça leur redonne des forces. »
La priorité de la défense est d’obtenir une assignation à résidence. Avec l’aide du consulat de France, les familles ont déjà trouvé une maison à louer dans le centre de Mendoza. Des évaluations psychologiques pour les joueurs et leur garant, ainsi qu’une analyse technique du logement, doivent encore être réalisées.
Du côté de l’enquête, les avocats sont confiants. « Nous avons de nouvelles preuves capitales et consistantes. Des vidéos très intéressantes sont apparues. Des enregistrements, des déplacements, des visages, confie l’avocat Rafael Cuneo Libarona. Ces preuves proviennent des caméras de l’hôtel, de l’ascenseur, des couloirs, et elles sont totalement suffisantes pour prouver leur innocence. » Aussi, l’avocat des deux joueurs mis en cause veut s’appuyer sur l’audition du chauffeur de taxi qui a ramené la plaignante à son domicile après les faits reprochés.
Pour faire la lumière dessus, la justice argentine a réalisé une audition du chauffeur de taxi qui a ramené la plaignante de l’hôtel à son domicile, à l’issue de la soirée et des faits dont elle accuse les deux joueurs du XV de France. Il s’est exprimé à sa sortie du parquet devant les médias argentins par ces propos relayés par le journal français « Le Parisien » : « Je ne me souviens pas de tous les voyages que je fais. Je n’ai rien vu. Si elle avait des coups ? Non, je n’ai rien vu. C’était un voyage normal. Des fois, les clients montent derrière, des fois devant. Est-ce qu’elle est montée derrière. Oui. Si j’ai vu quelque chose de bizarre ? Non, rien. Si elle m’a parlé ? Je ne me souviens pas. Je parle avec presque tous ceux qui montent dans ma voiture. C’était le matin, à 8h30. » Un témoignage qui donne espoir à l’avocat argentin des deux joueurs mis en cause, Rafael Cuneo Libarona : « Nous récoltons des preuves toujours plus concluantes. Nous sommes optimistes », a-t-il assuré au « Parisien ».
L’accusation et la défense progressent rapidement, mais leurs versions des faits demeurent radicalement opposées. « La preuve principale, c’est le corps de la victime, car il témoigne de lui-même. C’est à partir de cela que découlent la crédibilité et la réalité des événements. Dans cette affaire, il y a eu une violence excessive », déclare Natacha Romano, l’avocate de la victime.
Le parquet déclare qu’une procédure n’a que rarement été aussi rapide et efficace.
Maxime Kouadio