Jeudi 25 juillet dernier, deux personnes ont été arrêtées en Bulgarie et une autre dans un autre pays membre de l’Union Européenne, en lien avec les tags sur le Mémorial de la Shoah à Paris. (Source : AFP).
Trois ressortissants bulgares affiliés à l’extrême droite, soupçonnés d’avoir tagué des « Mains rouges » sur le Mémorial de la Shoah à Paris en mai dernier, ont été arrêtés, ont annoncé, ce vendredi 26 juillet, les autorités à Sofia. Ce musée est dédié à l’histoire juive pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Deux d’entre eux ont été appréhendés jeudi en Bulgarie et un autre dans un pays de l’Union européenne », a précisé l’Agence nationale de sécurité dans un communiqué. Le premier, âgé de 35 ans, a été arrêté à Sofia, la capitale, tandis que le second, âgé de 27 ans, a été interpellé à Blagoevgrad (Sud-Ouest), ont indiqué à l’AFP les porte-parole des parquets respectifs. Le troisième a été arrêté en Croatie, selon une source proche de l’enquête.
35 tags
« Gravitant dans les cercles d’extrême droite en Bulgarie », ils sont accusés d’avoir « vandalisé » le Mémorial dans la nuit du 13 au 14 mai de cette année, selon l’agence nationale de sécurité bulgare qui cherche à identifier « leurs complices et les instigateurs de ces actes ».
Pas moins de 35 tags représentant des mains rouges avaient été peints sur le « Mur des Justes », à l’extérieur du musée, où sont apposées des plaques portant les noms des 3 900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire, creusant la piste de trois suspects en fuite à l’étranger, et émis un mandat d’arrêt européen.
L’enquête porte sur des faits de « dégradation du bien d’autrui commise en réunion » avec la circonstance aggravante qu’ils « ont été commis en raison de l’appartenance vraie ou supposée à une ethnie, race ou religion», ce qui fait encourir sept ans d’emprisonnement.
Soupçons d’ingérence étrangère
Ces actes de vandalisme ont suscité une vive émotion dans la communauté juive et jusqu’au sommet de l’État français. Le président Emmanuel Macron avait dénoncé une « atteinte à la mémoire » des victimes de la Shoah et des Justes et promis que les autorités françaises seraient « inflexibles face à l’odieux antisémitisme ».
Plusieurs affaires au fort retentissement médiatique ont nourri, ces derniers mois, en France, des soupçons d’ingérence étrangère en lien avec la guerre menée par la Russie en Ukraine et le conflit entre le Hamas et Israël.
Le 1er juin, trois cercueils portant l’inscription « soldats français de l’Ukraine » avaient été déposés au pied de la tour Eiffel. Trois hommes, de nationalité bulgare pour l’un, nés en Allemagne et en Ukraine pour les deux autres, avaient été interpellés avant d’être laissés libres.
Didier Maréchal