Lors d’une visite dans un hôpital de Port-au-Prince situé dans une zone contrôlée par des gangs, le premier ministre haïtien a été confronté à des tirs d’arme automatique. Garry Conille a été évacué en toute sécurité.
Le premier ministre d’ Haïti, Garry Conille, a été évacué, ce lundi 29 juillet, sain et sauf, d’un quartier de la capitale, Port-au-Prince, où des membres de gangs avaient ouvert le feu, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale.
Le dirigeant haïtien était en train de conclure sa visite de l’hôpital de l’université d’État, le plus grand du pays, lorsqu’une fusillade a éclaté dans la zone, a indiqué à l’AFP un responsable gouvernemental qui a souhaité garder l’anonymat. Une vidéo diffusée par des médias haïtiens montre plusieurs policiers courant pour se mettre à l’abri alors que les tirs résonnent.
Garry Conille a été évacué en toute sécurité grâce à l’escorte de policiers haïtiens et d’agents kényans de la mission multinationale de sécurité soutenue par l’ONU, selon cette source. L’hôpital se trouve dans une zone dominée par des gangs au cœur de la capitale. Il était sous le contrôle des gangs entre fin février et début juillet, avant que la police nationale ne reprenne le contrôle. Aucun bilan des victimes éventuelles n’a encore été publié.
Ces derniers mois, les violences à Port-au-Prince ont aggravé la crise humanitaire déjà de grande ampleur, le pays comptant, selon l’ONU, près de 600 000 déplacés, avec une augmentation de 60% depuis mars.
Les gangs qui règnent sur une grande partie de la capitale sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, une situation qui s’est aggravée en début d’année, lorsqu’ils ont décidé d’unir leurs forces pour renverser l’ancien premier ministre très contesté, Ariel Henry.
Depuis le départ d’Ariel Henry, des autorités transitoires ont été mises en place pour s’atteler à remettre le pays sur pied, avec l’appui d’une mission multinationale soutenue par l’ONU et menée par le Kenya. La tâche sera immense, dans un pays ravagé par la violence et la corruption, et qui n’a pas de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, en 2021.
Joseph Kouamé