Les autorités brésiliennes ont récupéré, samedi 10 août, les corps des 62 victimes du spectaculaire crash d’un avion près de São Paulo, dans le Sud-Est du Brésil. Elles ont également entamé l’examen des boîtes noires pour déterminer les causes de la tragédie. Voici l’état actuel de l’enquête.
Le vendredi 9 août 2024, un avion de la compagnie aérienne « Voepass » s’est écrasé au Brésil, causant la mort des soixante-deux personnes à bord.
L’accident s’est produit à Vinhedo, une ville située à environ 80 kilomètres au Nord-Ouest de São Paulo. Après une impressionnante descente en piqué, l’avion s’est écrasé dans le jardin d’une maison au sein d’un complexe résidentiel.
Des dizaines de pompiers, de secouristes et de policiers ont travaillé samedi sur le terrain pour récupérer les corps. « Au total, 62 corps (34 hommes et 28 femmes) ont été récupérés et acheminés à la morgue de Sao Paulo en vue de leur identification et de leur remise à leurs familles », a indiqué le gouvernement régional.
L’avion, construit par le fabricant franco-italien ATR, transportait 58 passagers et quatre membres d’équipage, selon la compagnie « Voepass ». Les victimes possédaient des documents d’identité brésiliens, avec une femme ayant la double nationalité brésilienne et portugaise, ainsi qu’une famille de trois Vénézuéliens. Deux corps ont déjà été identifiés : ceux du pilote et du copilote, d’après le maire de Vinhedo, Dario Pacheco.
Si aucun habitant de la résidence Recanto Florido n’a été blessé, le choc est énorme. « Cela a été une sensation de panique, d’impuissance […], quelque chose de vraiment très triste », a confié à l’AFP Roberta Henrique, 38 ans, présidente de l’association des voisins. Les résidents sont « effrayés, atteints psychologiquement », a-t-elle ajouté, très émue.
La météo et l’état de l’avion
Des spécialistes ont émis l’hypothèse qu’une formation de gel sur les ailes de l’avion ait pu provoquer l’accident. Le directeur des opérations de « Voepass », Marcel Moura, a reconnu que ce modèle d’avion ATR vole « à un type d’altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel », tout en affirmant que la météo prévue le jour du drame était à des niveaux « acceptables pour un vol ».
Selon l’Agence nationale de l’aviation civile, l’appareil, qui volait depuis 2010, respectait toutes les normes en vigueur et disposait des autorisations requises. Il avait fait l’objet d’opérations de « maintenance de routine » la nuit précédant le vol et ne présentait « aucun problème technique », selon Marcel Moura.
Fondée en 1995 sous le nom de « Passaredo », « Voepass » est la quatrième compagnie sur le marché brésilien, seul pays où elle opère. Sa flotte compte quinze avions.
Le Centre d’investigation et de prévention des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa) a lancé une enquête. Selon le général Marcelo Moreno, directeur du Cenipa, les experts à Brasilia examinent les deux boîtes noires récupérées de l’appareil, qui enregistrent les conversations dans la cabine et les données de vol. Ces « informations importantes pourront nous dire ce qui s’est passé lors de ce tragique événement », a-t-il souligné.
Le Cenipa prévoit de publier « dans un délai estimé de 30 jours un rapport préliminaire sur l’accident », a annoncé l’Armée de l’air brésilienne (FAB). L’appareil reliait Cascavel, dans l’État du Parana (Sud), à l’aéroport international de Guarulhos, à Sao Paulo. Il s’est écrasé à 13h25, heure locale. Selon le site de suivi des vols « Flight Radar 24 », l’avion a volé durant près d’une heure à 17 000 pieds (5 180 m). À 13 h 21 il a commencé à perdre de l’altitude et dans la minute suivante il a brutalement chuté jusqu’à 4 100 pieds (1 250 m).
Selon la FAB, « la perte de contact avec le radar a eu lieu à 13h22 » et auparavant l’appareil n’avait pas fait état d’une « situation d’urgence » ni de « conditions météorologiques adverses ».
Joseph Kouamé