Élection états-unienne 2024 : Joe Biden passe le flambeau à Kamala Harris sous les acclamations et dans les larmes

Le président états-unien, Joe Biden, a reçu, lundi 19 août, une ovation longue et tonitruante lors du premier jour de la convention démocrate à Chicago. Il est venu passer le flambeau à Kamala Harris, officiellement investie candidate ce mardi 20 août, en appelant à « préserver » la démocratie.

Lundi 19 août, J-79 avant l’élection présidentielle états-unienne, la convention nationale du parti démocrate s’ouvre à Chicago pour officiellement introniser, d’ici jeudi, Kamala Harris. La vice-présidente des États-Unis d’Amérique a remplacé Joe Biden il y a un mois, quand il a été contraint par son propre parti de se retirer de la course, n’ayant pas pu le destitué, comme prévu lors des accords internes du parti, il y a quatre ans. Première femme métisse dont la propagande la présente comme noire – de la même manière que cette propagande l’avait fait pour Barak Obama, lui aussi métis – à être candidate à la Maison Blanche, Kamala Harris a 22 ans de moins que le président en exercice et suscite l’enthousiasme, preuve d’une propagande de campagne bien menée.

« Nous aimons Joe! » et « Merci Joe! » ont scandé les délégués démocrates. « Je vous aime », a-t-il répondu. Dans l’assistance, la vice-présidente, Kamala Harris, s’est essuyé les yeux et des larmes ont coulé sur bien des visages pendant le discours du président. « Nous menons une bataille pour l’âme même de l’Amérique », a-t-il clamé, reprenant l’une des expressions emblématiques de sa présidence.

« Pendant cinquante ans, j’ai donné mon cœur et mon âme au pays », a dit Joe Biden, qui faisait en quelque sorte ses adieux après un demi-siècle de carrière politique. « Amérique, pour toi j’ai tout donné. J’ai fait beaucoup d’erreurs dans ma carrière. Mais je t’ai tout donné », a-t-il assuré, s’inspirant de la chanson « American Anthem », qu’il avait déjà citée lors de sa cérémonie d’investiture en janvier 2021.

Le discours de Joe Biden avait été d’emblée placé sous le signe de l’émotion. « Joe et moi sommes ensemble depuis près de 50 ans. Pourtant, il y a des moments où je retombe amoureuse de lui », avait dit la Première dame Jill Biden pour annoncer son mari, en entrant sur scène au son de « Praise You » de Fatboy Slim (« to praise » signifie « louer » ou « chanter les louanges »). Sa famille au grand complet est venue sur scène à la fin du discours.

« Cela a été l’honneur d’une vie d’être votre président. J’aime ce boulot mais j’aime encore davantage mon pays », a déclaré Joe Biden, en évoquant sa (pseudo) décision de se retirer de la course à la Maison Blanche. Il s’est engagé à être le « meilleur bénévole » de la campagne pour la présidentielle de novembre de Kamala Harris face à Donald Trump et a appelé à élire la vice-présidente, « une procureure », plutôt que le candidat républicain, un « repris de justice », qu’il a qualifié de « loser ».

Dans une mise en scène bien huilée, le dirigeant démocrate a été rejoint sur scène par Kamala Harris après son discours. Les deux ont partagé une longue étreinte sous les clameurs du public. « Nous sommes éternellement reconnaissants » envers un « incroyable » président, avait dit, auparavant, Kamala Harris, lors d’une brève apparition surprise, en solo, à la convention.

Les délégués ont élu Kamala Harris hier, mardi 20 août, lors d’un vote symbolique, après son investiture formelle par un scrutin en ligne. Initialement peu enthousiastes à l’idée de faire campagne pour le président octogénaire, dont les sondages sont défavorables, les démocrates retrouvent espoir après son retrait le 21 juillet dernier, et voient en leur candidate de 59 ans une possibilité de victoire. Pendant ce temps, la vice-présidente états-unienne a fait campagne dans le Wisconsin, un État clé pour les élections de novembre prochain. L’avance de Kamala Harris sur Donald Trump dans les sondages reste toutefois dans la marge d’erreur.

Quant à Donald Trump, il continue de dominer le Parti républicain malgré sa condamnation historique dans une affaire pénale et les poursuites en cours. Sa base le soutient encore davantage depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime en juillet passé. Cette semaine, Trump prévoit des déplacements dans plusieurs États décisifs, commençant par la Pennsylvanie où il s’est rendu ce lundi 19 août – et qui a été l’une des étapes de Kamala Harris, également ce mardi 20 août. Trump a critiqué les projets « communistes » de Kamala Harris et a accusé celle-ci d’avoir orchestré un « putsch » contre Joe Biden – ce qui n’est pas une accusation vaine et dont nous parlons nous-même depuis le retrait officiel de Joseph Biden de la course à la présidence, ayant rappelé les faits connus déjà depuis 2021 des coulisses des conditions de l’investiture de Biden il y a quatre ans.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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