France : Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

L’ancien commissaire européen et négociateur du « Brexit », Michel Barnier (LR) a été nommé à Matignon ce mercredi 5 septembre, après un entretien avec le chef de l’État, Emmanuel Macron.

Michel Barnier, âgé de 73 ans et ancien ministre sous les présidences de Mitterrand, Chirac et Sarkozy, a été nommé Premier ministre ce 5 septembre 2024. Sa mission sera de “constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays”, selon l’Élysée.

“Le président français opte donc pour un profil de droite après de nombreuses hésitations. Avec les dirigeants du parti « Les Républicains » (LR) ayant finalement promis de coopérer avec l’un des leurs, l’un des obstacles à sa nomination a été levé.”

Bien que son nom ait été peu évoqué récemment à Paris, Michel Barnier est loin d’être un inconnu à l’étranger. la chaîne d’information en continu états-unienne « CNN » souligne que “cet Européen convaincu est surtout connu à l’international pour son rôle dans les négociations du Brexit”. le média états-unien spécialiste de l’économie « Bloomberg » ajoute qu’il fait partie des personnalités qui se sont éloignées des “chamailleries publiques des derniers mois”, ce qui le rend aujourd’hui un choix relativement acceptable pour tous.

De plus, note « Politico à Bruxelles », “Barnier semble répondre à toutes les attentes de Macron”, en particulier celle de ne plus avoir d’ambitions présidentielles après son échec à la primaire des Républicains en 2021. Le média européen précise également que “le RN pourrait ne pas s’opposer à sa nomination, du moins dans l’immédiat, ce qui pourrait lui offrir une certaine marge de manœuvre tout en propulsant le parti de Marine Le Pen au rôle de faiseur de rois”.

En désignant, enfin, un nouveau chef de gouvernement, Emmanuel Macron met fin à une période de vacance politique “exceptionnelle”, souligne « The New York Times », aux États-Unis, “dans l’espoir de sortir de l’impasse politique” qui perdurait depuis les élections législatives anticipées de début juillet. Toutefois, ajoute le quotidien, la crise pourrait ne s’arrêter que provisoirement, et le choix d’un responsable politique de droite risque d’indigner les responsables de gauche, qui avaient dominé les élections législatives – mais sans les emporter puisqu’il leur manquait encore 113 députés à l’Assemblée Nationale pour cela, contrairement à ce qu’ils n’ont cessé d’affirmer triomphalement dès le résultat du scrutin des législatives anticipées, le 7 juillet dernier.

À court terme, précise « Bloomberg », Barnier devra relever le défi de former un gouvernement capable de surmonter les divisions idéologiques entre les blocs de gauche, de droite et du Centre au Parlement. De plus, ajoute le site états-unien, les partis d’opposition en France ont tendance à voter contre les projets de loi de finances “quelles que soient les circonstances”.

Enfin, selon le média « Blick », en Suisse, les relations entre le nouveau Premier ministre et le président pourraient ne pas être harmonieuses. Leurs personnalités sont très différentes : “Le tempérament présidentiel n’a jamais apprécié l’intransigeance du montagnard. Michel Barnier préfère les slaloms sur les pentes enneigées”, commente Richard Werly.

Didier Maréchal

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