L’ancien producteur de cinéma états-unien, Harvey Weinstein, actuellement incarcéré à New York en attendant un nouveau procès pour viol et agression sexuelle, en novembre prochain, a subi une intervention chirurgicale d’urgence ce lundi 9 septembre. Il est censé assister à une nouvelle audience de procédure cette semaine. (Source : AFP)

Le roi déchu d’Hollywood, Harvey Weinstein, a été hospitalisé en urgence pour une opération cardiaque à New York, où cet ex-producteur de 72 ans est incarcéré dans l’attente d’un nouveau procès en novembre prochain pour viol et agression sexuelle, ont rapporté, ce lundi 9 septembre, plusieurs médias états-uniens.

« M. Weinstein a été transporté rapidement la nuit dernière à l’hôpital Bellevue en raison de nombreux symptômes médicaux », ont indiqué dans un communiqué, obtenu par ABC News, ses communicants qui ont « confirmé une intervention et une opération au cœur », mais sans en dire davantage.

L’ancien producteur états-unien avait déjà été hospitalisé fin avril de cette année à New York, juste après l’annulation retentissante d’une première condamnation en 2020 pour viol. Ses représentants ont souligné que leur client souffrait de « pléthore de problèmes importants de santé qui nécessitent un suivi médical » alors que le septuagénaire est incarcéré dans la fameuse prison de Rikers Island, à New York.

Mr Weinstein doit assister, ce jeudi 12 septembre, à une nouvelle audience de procédure devant un tribunal de la ville après que le parquet fédéral de Manhattan a présenté, ce début septembre, devant un grand jury – des citoyens qui participent à la phase d’instruction avec le procureur – de supposées nouvelles « preuves » d’agressions sexuelles dans les années 2000. Harvey Weinstein pourrait ainsi être inculpé une nouvelle fois en fin de semaine.

Diminué physiquement

Une audience en juillet à New York, au cours de laquelle il était apparu diminué physiquement et poussé dans un fauteuil roulant, avait fixé un nouveau procès au 12 novembre 2024.

Harvey Weinstein avait bénéficié, fin avril, d’un arrêt d’une cour d’appel new-yorkaise annulant sa condamnation de 2020 pour le viol, en 2013, d’une actrice, Jessica Mann, et l’agression sexuelle en 2006 d’une assistante de production, Mimi Haleyi. Un revirement vécu comme un affront et un retour en arrière pour le mouvement #MeToo, lancé avec l’affaire Weinstein, contre les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes.

Les « révélations », en 2017, sur les agressions sexuelles de l’ancien patron de la grande société de production cinématographique « Miramax » avaient déclenché une onde de choc planétaire et « libéré la parole » (avec tous les excès et mensonges, comme il est toujours le cas dans les fameuses « libérations de la parole ») de nombreuses victimes supposées – aucune preuve n’ayant encore été apportée et, de fait, aucune condamnation pronnoncée. Plus de 80 femmes l’ont accusé de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd. Harvey Weinstein a toujours affirmé que les relations sexuelles étaient consenties.

Malgré l’annulation du verdict de New York, Harvey Weinstein est détenu en raison d’une condamnation en 2023 à Los Angeles à 16 ans de prison pour d’autres cas de viol et agressions sexuelles, mais qui n’est pas encore passées en cours d’appels, et, de ce fait, non définitive.

Maxime Kouadio & Christian Estevez