Le débat entre les candidats à la vice-présidence, diffusé ce mardi 1er au soir, a été plutôt courtois. Le candidat démocrate a principalement attaqué Donald Trump, tandis que le candidat républicain s’est concentré sur le bilan de l’administration Biden, en faisant également référence à Kamala Harris. (Avec : AFP)
Le débat entre Tim Walz et James David Vance, diffusé le mardi 1er octobre sur CBS News, a été étonnamment poli, dans une campagne présidentielle états-unienne jusqu’à présent marquée par une rhétorique très agressive. Il y a néanmoins eu quelques tensions entre les candidats à la vice-présidence, au point que leurs micros ont été coupés à un moment donné pour qu’ils cessent de parler.
J. D. Vance a davantage mis en cause Kamala Harris sur les politiques et actions de l’administration Biden, que le président Joe Biden. Il a demandé pourquoi Kamala Harris n’avait pas fait davantage pour défendre l’économie et lutter contre l’inflation et l’immigration. « Si Kamala Harris a de si bonnes idées pour résoudre les problèmes de la classe moyenne, elle devrait les mettre en œuvre dès maintenant, non pas en demandant une promotion, mais en occupant le poste que le peuple américain lui a confié il y a trois ans et demi », a-t-il dit.
De son côté , Tim Walz a surtout critiqué Donald Trump, davantage que J. D. Vance, en s’en prenant directement à l’ancien président républicain et candidat à la Maison Blanche. Il a qualifié Donald Trump d’«inconstant» et a affirmé qu’il n’était pas digne de confiance pour gérer le conflit au Proche-Orient. Il a également reproché à l’ancien président républicain d’avoir nommé une majorité de juges favorables à l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade de 1973 qui avait ouvert la voie à la légalisation de l’avortement aux Etats-Unis d’Amérique. J. D. Vance, connu pour ses opinions conservatrices sur cette question, s’est montré plus modéré lors du débat, déclarant qu’il ne soutenait pas une interdiction de l’avortement au niveau national.
L’une des séquences les plus tendues de cette émission de plus de 90 minutes a été consacrée à l’immigration. Tim Walz, bras droit de Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche, a accusé son rival républicain de « déshumaniser » les immigrants en relayant la théorie mensongère selon laquelle des immigrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens, reprise ensuite par Donald Trump.
Les deux hommes ont aussi longuement débattu du bien-fondé du changement climatique, après le passage de l’ouragan Hélène. Le quadragénaire républicain, connu pour ses propos climatosceptiques, a dénoncé la « science bizarre » motivant certaines des positions des démocrates. Il a aussi, une nouvelle fois, refusé de reconnaître que Donald Trump avait perdu l’élection présidentielle de 2020.
Tim Walz, particulièrement nerveux au début du débat, a quant à lui admis s’être trompé sur la date d’un de ses voyages à Hongkong en 1989, les républicains l’ayant accusé d’avoir cherché à se mettre en scène durant le mouvement pro-démocratique de Tiananmen, réprimé dans le sang.
Lors de son allocution finale, Tim Walz a déclaré : « Kamala Harris nous ouvre une nouvelle voie. Elle nous apporte une politique de joie. Elle apporte de vraies solutions pour la classe moyenne, et elle vous place au cœur de tout cela. »
Pour conclure, J. D. Vance a lui évoqué le sujet de l’énergie à travers un souvenir d’enfance avec sa grand-mère, « quand elle n’avait pas assez d’argent pour allumer le chauffage ». « Chaque Américain, qu’il soit riche ou pauvre, devrait pouvoir allumer son chauffage au milieu d’une nuit d’hiver froide. Cela est devenu plus difficile à cause de Kamala Harris et de sa politique énergétique », a-t-il accusé.
Ce débat, dont les experts s’accordent pour reconnaître qu’il a été remporté par le candidat républicain à la Vice-Présidence, et qui devrait être le seul entre Tim Walz et J. D. Vance, intervenait à un peu plus d’un mois de la présidentielle états-unienne du 5 novembre. Les candidats démocrates et républicains sont toujours au coude à coude dans les sondages.
Didier Maréchal