Le Préfet de la Somme a annulé la mesure d’obligation à quitter le territoire français qui concernait l’acteur Abou Sangaré, primé au Festival de Cannes.
Abou Sangaré, jeune Guinéen sans papiers et visage du film « L’Histoire de Souleymane » (sortie dans les salles de cinéma françaises ce 9 octobre), peut désormais espérer une solution à sa situation en France. Cet apprenti mécanicien, récompensé au Festival de Cannes pour son interprétation touchante dans le film de Boris Lojkine, a connu des progrès après avoir essuyé trois refus de titres de séjour.
Comme l’indique la chaîne de télévision française « M6 », la préfecture de la Somme a annulé l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui pesait sur lui, ce qui signifie qu’il n’est plus contraint de quitter la France. « Ça fait plaisir, ça détend », a commenté avec émotion l’acteur, lauréat du prix d’interprétation masculine à Cannes dans la section « Un Certain Regard », lors d’une interview avec la chaîne. « L’Histoire de Souleymane » a également obtenu le prix du jury lors de sa présentation sur la Croisette en mai dernier.
Au-delà la mince frontière entre la fiction et la réalité décrite par le film et le personnage d’Abou Sangaré, la situation du jeune mécanicien doit être régularisée au plus vite. « Sa situation correspond aux critères de régularisation par le travail mentionné par la circulaire Valls (présence sur le territoire depuis au moins 5 ans, justifie d’une activité professionnelle d’au moins 8 mois sur les 24 derniers mois) », avancent ses avocate Raison pour laquelle elles demandent logiquement la levée de son OQTF et sa régularisation.
Toujours pas de titre de séjour
La première partie actée, reste la seconde. Comme le précise « M6 », dans son reportage avec le jeune Guinéen qui campe sur grand écran un livreur à vélo dans une situation similaire à la sienne, « d’ici deux à quatre mois, l’acteur saura s’il obtient son titre de séjour pour une durée de six mois ».
De son côté, le jeune homme a confié qu’il n’avait pas d’autres projets immédiats en dehors de son métier de formation. « Le cinéma, ça reste un travail occasionnel. Si l’occasion se présente comme L’histoire de Souleymane, je le fais. Mais honnêtement, ce n’est pas ça ma priorité. Moi, je suis mécanicien poids lourds, c’est ça que j’ai appris depuis tout petit et c’est ça mon rêve », a-t-il tranché.
Joseph Kouamé