France : Marine Le Pen dit que le RN votera la censure contre le gouvernement Barnier « si le pouvoir d’achat des Français est amputé » par le budget

Marine Le Pen a affirmé, ce mercredi 20 novembre, que les députés de son parti étaient prêts à déposer une motion de censure contre le gouvernement Barnier “si le pouvoir d’achat des Français est réduit” par le budget 2025. (Source : AFP)

Les députés du « Rassemblement National » pourraient s’unir à la gauche pour censurer le gouvernement en décembre prochain, lors du retour du budget à l’Assemblée Nationale, si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

« C’est une ligne rouge. Et si effectivement cette ligne rouge est dépassée, eh bien nous voterons la censure » dans le cas où le gouvernement aurait recours au 49.3 pour tenter de faire adopter son budget, a affirmé, sur « RTL », la présidente du groupe RN à l’Assemblée Nationale.

« Le problème n’est pas le 49.3 », a justifié Marine Le Pen, qui a annoncé qu’elle serait reçue lundi par le premier ministre, Michel Barnier, ce qui n’a apparemment pas suffi à l’apaiser. « Est-ce que M. Barnier va respecter l’engagement qu’il a pris de s’attacher à ce que les groupes d’opposition puissent reconnaître dans son budget des éléments qui leur paraissent essentiels ?, s’est-elle interrogée. Nos éléments, c’était de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de l’Etat. Or, nous n’avons pas été entendus. »

Un gouvernement « sous surveillance » du RN


Les députés RN pourraient censurer le gouvernement avec la gauche en décembre, lors du retour du budget à l’Assemblée Nationale. M. Barnier a confirmé qu’il engagerait « probablement » la responsabilité de son gouvernement par le déclenchement de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption du texte sans vote.

À peine installé à Matignon le 5 septembre dernier, le Premier ministre a été placé « sous surveillance » par le Rassemblement National. Ce soutien temporaire était justifié par un souci de « stabilité des institutions » et par la crainte que sa démission ne conduise à la nomination d’un Premier ministre encore plus opposé à la droite nationaliste. Cependant, ces arguments deviennent de plus en plus difficiles à défendre face à des électeurs déterminés à faire tomber l’exécutif, d’autant plus que les élus ne parviennent toujours pas à obtenir les résultats programmatiques que Marine Le Pen espérait obtenir de Matignon.

En parallèle, dans l’affaire des assistants parlementaires du « Front National », des peines sévères ont été requises : cinq ans d’inéligibilité pour la députée du Pas-de-Calais, ainsi que cinq ans de prison (dont deux fermes, aménageables avec un bracelet électronique) et une amende de 300 000 euros. Ce réquisitoire est très largement plus sévère contre Marine Le Pen et son parti que contre tous les autres politiciens et partis politique jusqu’à présent, démontrant une volonté d’idéologique politique et non pas un réquisitoire judiciaire de la part le représentant du ministère public, ce qu’un très grand nombres de personnalités politiques, tous bords confondus, ont dénoncé, et ce jusqu’à Jean-Luc Mélenchon, « Père Fondateur à vie » du parti d’extrême gauche antisémite, « La France Insoumise ».

Didier Maréchal & Christian Estevez

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