Pendant que les forces russes progressent sur le front, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, affirme qu’aucune limite n’est fixée dans le soutien français, y compris la possibilité d’envoyer des soldats directement sur le front. (Source : Armées.com)

Alors que la guerre en Ukraine se poursuit et atteint un tournant stratégique avec l’implication croissante des forces internationales, la France semble réviser sa position. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que Paris ne s’impose aucune « ligne rouge» dans son soutien à Kiev, ouvrant ainsi la porte à des options jusque-là écartées, comme l’envoi de troupes françaises sur le terrain.

Dans une interview accordée à la BBC, le ministre a réaffirmé la détermination de la France à soutenir l’Ukraine face à « l’agression russe ». Il a insisté sur l’absence de limites dans l’engagement français et précisé que cet appui se poursuivrait aussi longtemps et intensément que nécessaire.

Le soutien français s’est déjà concrétisé par l’autorisation donnée à Kiev d’utiliser des missiles longue portée français, dans une optique d’autodéfense. Ces déclarations surviennent alors que l’Ukraine a récemment utilisé des missiles britanniques et états-uniens pour frapper le territoire russe, provoquant des menaces explicites de Vladimir Putin à l’encontre des pays occidentaux.

Jean-Noël Barrot a également souligné l’importance stratégique de cette assistance, affirmant que chaque avancée de l’armée russe constitue une menace directe pour la sécurité de l’Europe.

La délicate question de l’envoi de troupes françaises

Interrogé sur la possibilité de déployer des soldats français en Ukraine, Jean-Noël Barrot a laissé entendre que cette option restait envisageable. Une telle décision marquerait un changement significatif dans la politique de soutien militaire française, posant des enjeux majeurs pour la diplomatie de Paris et la stabilité de l’Union Européenne.

Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions accrues, marqué par l’envoi de soldats nord-coréens en Russie. Si la France optait pour un tel déploiement, cela constituerait une réponse directe aux initiatives de Moscou, tout en renforçant la défense de l’Ukraine. Toutefois, une telle démarche comporterait des implications complexes, notamment le risque d’une riposte agressive de la Russie, une puissance nucléaire.

Jean-Noël Barrot exprime son ouverture à une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, un sujet sensible. « Nous travaillons à rapprocher nos positions avec nos partenaires et alliés, pour mieux intégrer l’Ukraine à nos discussions stratégiques », a-t-il déclaré. Cette démarche pourrait renforcer la sécurité collective européenne, mais elle risque également de provoquer une réaction violente de Moscou, qui considère cette éventualité comme une ligne rouge.

Didier Maréchal