Selon un rapport de police de 800 pages, l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro aurait « participé activement » à un projet de coup d’État en 2022 et aurait également eu connaissance d’un projet d’assassinat contre le président Lula. Le document aurait été transmis ce mardi 26 novembre au procureur général de la République, qui décidera d’engager ou non des poursuites contre l’ancien chef d’État (Source : AFP)
La situation judiciaire de Jair Bolsonaro pourrait se compliquer. D’après un rapport de police publié ce mardi 26 novembre, l’ex-président brésilien de droite nationaliste aurait « activement participé » à un projet de coup d’État destiné à empêcher le retour au pouvoir de son successeur d’extrême-gauche, Lula, après les élections de 2022.
L’ancien chef de l’État (2019-2022) avait également « pleinement conscience » d’un projet présumé d’assassinat de Luiz Inacio Lula da Silva, d’après ce rapport de plus de 800 pages, qui réclame l’inculpation de Jair Bolsonaro et de 36 autres personnes, pour la plupart des militaires.
Le rapport a été remis au parquet et c’est au procureur général de la République, Paulo Gonet, que revient la décision d’engager ou non des poursuites.
« Les éléments de preuve obtenus tout au long des investigations ont montré sans équivoque que Jair Bolsonaro a planifié (…) et a pris part de façon directe et effective aux actes d’une organisation criminelle qui avait pour objectif un coup d’État qui n’a pas eu lieu en raison de circonstances allant contre sa volonté », affirme le rapport de police.
Opération « Poignard vert »
Jair Bolsonaro, 69 ans, a toujours clamé son innocence et s’est dit à plusieurs reprises victime de « persécution politique ». « Le terme ‘coup d’Etat’ n’a jamais fait partie de mon lexique », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse ce lundi.
Mais les enquêteurs assurent que Jair Bolsonaro avait « pleinement conscience » et avait « participé activement » aux « actes clandestins visant à abolir l’État de droit démocratique ».
Selon le rapport, l’ancien chef de l’État avait également « pleinement conscience » de l’opération « Poignard vert » qui visait à assassiner Lula, son vice-président élu, Geraldo Alckmin, et le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, après l’échec du dirigeant de droite nationaliste dans sa tentative de réélection face à Lula.
La semaine dernière, une opération policière liée à cette vaste enquête s’était soldée par l’arrestation de quatre militaires et d’un policier, soupçonnés d’avoir fomenté ce plan de triple assassinat, qui était censé être perpétré avant l’investiture de l’actuel président de gauche, le 1er janvier 2023.
Joseph Kouamé