Le Parlement européen a approuvé, ce mercredi 27 novembre 2024, à Strasbourg, la nouvelle composition de la Commission européenne, qui affiche une orientation plus marquée à droite que la précédente. (Source : AFP)
Ursula von der Leyen entame concrètement son second mandat à la présidence de la commission européenne. La nouvelle équipe, qui prendra ses fonctions début décembre, a été validée dans un contexte de fortes turbulences économiques et géopolitiques, avec 370 voix en faveur, 282 contre, et 36 abstentions.
Le deuxième mandat d’Ursula von der Leyen va donc pouvoir démarrer, à une cinquantaine de jours de l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Un sentiment d’urgence a prévalu tant ce président états-unien « antisystème » va déranger les plans du système de domination atlantiste et anti souveraineté des Etats qu’est devenu, déjà de longue date, l’Union Européenne.
« Pas de temps à perdre »
Cette nouvelle Commission penche à droite. Une quinzaine de portefeuilles sur 27, ont été attribués au PPE, première force politique du Parlement européen.
L’Europe n’a « pas de temps à perdre », a mis en garde la présidente de la Commission, érigeant en priorité la compétitivité pour « combler » le fossé avec les États-Unis d’Amérique et la Chine. « Notre liberté et notre souveraineté dépendent plus que jamais de notre puissance économique », a-t-elle martelé (parlant, en réalité, de mainmise de l’Empire ultra-libéral économique occidental plutôt que de réelle « souveraineté » – ndlr).
En matière de défense, Ursula von der Leyen a ensuite insisté sur la nécessité de faire davantage pour rivaliser avec les dépenses militaires russes. « La Russie dépense jusqu’à 9 % de son PIB dans la défense. L’Europe dépense en moyenne 1,9 %. Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette équation », a-t-elle affirmé.
Pas de « cordon sanitaire »
Malgré ces enjeux, le Parlement européen aura peiné avant d’approuver la nouvelle Commission. Les groupes se sont affrontés sur la vice-présidence accordée à l’Italien Raffaele Fitto, membre du parti de droite nationalistes « Fratelli d’Italia » de Giorgia Meloni, alors que la gauche réclamait le maintien d’un « cordon sanitaire » (la « Démocratie » ne s’appliquant que lorsqu’elle est au pouvoir puisque se considérant comme la norme du Bien et du Vrai par essence).
Ursula von der Leyen a assumé cette vice-présidence, qui lui permet de soigner ses relations avec Giorgia Meloni. « C’est un choix que j’ai fait », a-t-elle souligné devant les eurodéputés, qui, enfermés dans leurs certitudes/ignorance idéologiques, n’ont toujours pas compris que Georgia Meloni c’est du souverainisme mais dans la mesure de la pensée atlantiste absolue.
Stéphane Séjourné obtient une vice-présidence
Après plusieurs jours de bras de fer, le PPE (droite), les centristes de « Renew » et les sociaux-démocrates, avaient fini par sceller un accord pour approuver l’ensemble des commissaires proposés. C’est une première depuis vingt ans.
Parmi les nouveaux visages : l’ancienne première ministre estonienne Kaja Kallas devient la nouvelle cheffe de la diplomatie de l’UE. Le centriste français Stéphane Séjourné obtient une vice-présidence dotée d’un large portefeuille sur la stratégie industrielle. La socialiste espagnole Teresa Ribera sera vice-présidente à la Transition écologique et à la concurrence. Ce qui, malgré les apparences, tient de la même idéologie de domination atlantiste (donc de la haine absolu de la Russie) et soi-disant « progressiste », qui constitue l’idéologie dominante du système occidental actuel.
Didier Maréchal & Christian Estevez