France : Michel Barnier dégaine le 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale au risque de devoir démissionner

Le Premier ministre français, Michel Barnier, a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en recourant à l’article 49.3 de la Constitution. Cette procédure permet d’adopter le texte sans passer par un vote, à moins qu’une motion de censure ne soit votée à la majorité des députés.

C’était l’issue la plus probable et elle a bien eu lieu. Le gouvernement, par la voix de son Premier ministre Michel Barnier, a engagé ce lundi 2 décembre, la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en activant l’article 49-3 de la constitution. « C’est maintenant à vous (…) de décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou alors si nous entrons en territoire inconnu. Les Français ne nous pardonneraient pas de préférer les intérêts particuliers à l’avenir de la Nation », a ainsi justifié le Premier ministre.

Les quatre présidents des groupes de gauche du « Nouveau Front Populaire » (NFP), accompagnés de 181 députés, ont déposé une motion de censure qui pourrait être débattue ce mercredi 4 décembre, sous réserve de la décision de la conférence des présidents demain, mardi.

Le « Rassemblement National » (RN) a également annoncé le dépôt de sa propre motion de censure. Les deux textes seront débattus, mais soumis au vote séparément.

Malgré une dernière concession du gouvernement au RN plus tôt dans la journée, concernant le déremboursement des médicaments en 2025, le parti a confirmé qu’il soutiendrait la motion de censure de la gauche. Avec les voix de la droite nationaliste, cette dernière a de fortes chances d’être adoptée, entraînant la chute du gouvernement de Michel Barnier.

En déplacement à Riyad, en Arabie saoudite, le président Emmanuel Macron n’a pour l’instant pas réagi à la situation.

S’il est très périlleux, pour le premier ministre, de se soumettre au vote de la motion de censure, il est au moins tout aussi dangereux, pour les partis politiques qui le censureront, de pouvoir espérer remporter les prochaines élections, même des législatives anticipées, dans moins d’un an, après une nouvelle dissolution de l’Assemblée Nationale de la part du président de la République, comme pratiquement tous l’espèrent, car, lorsque l’on ne fait pas de partisanisme, on reconnait que cette réforme est nécessaire et, faire tomber ce gouvernement pour, en plus d’effondrer encore plus économiquement le pays, mais carrément enfoncer la France dans une crise politique, au moins jusqu’à d’éventuelles législatives en juin 2025, auraient de quoi coûter, à tous ces parti politiques, de ne pas se le voir pardonner par la majorité des français, qui sont de plus en plus fatigués de voir leurs représentants politiques ne se préoccuper que de prendre le pouvoir – qui plus est pour ne rien en faire de bon -, plutôt que du sort de la population.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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