La justice algérienne prendra une décision sur le maintien en détention de Boualem Sansal le 11 décembre prochain. Ce jour-là, la chambre d’accusation près de la Cour d’Alger examinera l’appel interjeté par la défense de l’écrivain franco-algérien contre le mandat de dépôt prononcé par le juge d’instruction. L’information a été rapportée par le quotidien « El Watan » ce 4 décembre, citant des “sources sûres”.
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre dernier à son arrivée à l’aéroport d’Alger, après un séjour en France. Le 21 novembre, il a été présenté à la justice et inculpé pour “plusieurs faits” en lien avec l’article 87 bis du code pénal, ainsi que d’autres dispositions relatives aux atteintes à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale. En raison de son âge (75 ans), il a été transféré du pénitentiaire de Koléa à l’hôpital universitaire Mustapha d’Alger, où il a été admis au pavillon pénitentiaire.
Ses avocats ont fait appel du mandat de dépôt et l’audience d’appel aura lieu le 11 décembre à venir. L’écrivain est sous enquête suite à des déclarations publiques et ses liens présumés avec des milieux jugés hostiles à l’intégrité territoriale de l’Algérie, en particulier en relation avec le MAK, un mouvement indépendantiste considéré comme terroriste par le gouvernement algérien.
En octobre, Boualem Sansal avait fait des déclarations controversées dans un média français de droite, évoquant la possession historique de certaines régions algériennes par le Maroc. Ses prises de position sur des sujets comme l’immigration, l’Islam et la colonisation ont provoqué l’amalgame idéologique pratiqué par l’extrême gauche, idiote utile et complice de l’islamisme, « d’islamophobe » et « d’extrême droite », suscitant des réactions hostiles à l’égard de l’Algérie.
Didier Maréchal & Christian Estevez