Affaire Mazan (France) : Dominique Pelicot condamné à 20 ans de réclusion pour viols aggravés sur son épouse

Après avoir drogué, violé et fait violer son épouse pendant près de dix ans, Dominique Pelicot a été reconnu coupable par la cour criminelle de Vaucluse et condamné à une peine conforme aux réquisitions. Retour sur un procès marqué par des témoignages et des révélations effroyables.

La cour criminelle du Vaucluse a rendu son verdict ce 19 décembre, condamnant Dominique Pelicot à 20 ans de réclusion criminelle. Ce retraité de Mazan a été jugé coupable de viols aggravés sur son épouse Gisèle Pelicot, de tentative de viol et de captation d’images sexuelles sur des proches, parmi d’autres chefs d’accusation. Le septuagénaire a orchestré pendant près de dix ans un plan macabre, droguant sa femme avec du Temesta avant de la violer à une centaine de reprises et de la livrer à d’autres hommes recrutés en ligne.


Décrit comme la « clé de voûte » d’un système pervers, Dominique Pelicot a reconnu les faits dès son arrestation en novembre 2020. Pendant les 15 semaines de procès, les témoignages et les preuves ont dressé le portrait d’un manipulateur sans empathie, dévoré par ses pulsions. À la barre, l’accusé a évoqué une enfance marquée par des abus sexuels et des traumatismes, qu’il présente comme l’origine de sa perversité. « On ne naît pas comme ça, on le devient », a-t-il affirmé.


Dominique Pelicot, surnommé « l’ogre de Mazan », a attiré des hommes via un site désormais fermé, les incitant à participer à ses crimes. Il a également été reconnu coupable d’avoir tenté de violer une autre femme et d’avoir pris des photos à caractère sexuel de sa fille Caroline et de ses ex-belles-filles. Caroline, convaincue d’avoir été victime de son père, l’a confronté de nombreuses fois au cours du procès, sans obtenir de reconnaissance de sa part.


En parallèle de ce verdict, l’accusé est mis en examen dans deux affaires non élucidées : un viol suivi d’un meurtre en 1991 à Paris et une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne. Ces dossiers, actuellement instruits par le pôle cold cases de Nanterre, pourraient déboucher sur de nouveaux procès.

Dominique Pelicot, qui s’est décrit comme « un violeur » et « un homme dévoré par ses pulsions », a exprimé des regrets à l’égard de son ex-femme et de ses enfants lors de ses derniers mots à l’audience. Mais les zones d’ombre et les séquelles continuent de peser lourdement sur ses victimes.

Clara Höser

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