La journaliste italienne Cecilia Sala est détenue à la prison d’Evin depuis la mi-décembre. Quelques jours avant son arrestation, un homme d’origine suisse et iranienne avait été appréhendé à Milan.
Cecilia Sala, qui travaille pour le quotidien « Il Foglio » et l’agence de podcast « Chora Media », a été arrêtée à Téhéran le 19 décembre dernier alors qu’elle réalisait un reportage.
Suite à l’annonce de l’arrestation de la journaliste italienne Cecilia Sala par la police iranienne, le ministre italien des Affaires étrangères a assuré que la jeune femme était en « bonne santé » et que des négociations étaient en cours pour son rapatriement. Rome a également convoqué l’ambassadrice d’Italie en Iran
Antonio Tajani a précisé s’être entretenu avec les parents de la journaliste et avoir rencontré l’ambassadrice pour s’assurer de ses conditions de détention. La jeune femme est incarcérée à la prison d’Evin à Téhéran, où de nombreux dissidents sont emprisonnés.
« Le ministère iranien des affaires étrangères lui fournira des produits de première nécessité, comme l’a demandé notre ambassade », a déclaré le responsable politique à Rome.
Reportages sur les répercussions de la situation syrienne en Iran
Collaboratrice du quotidien « Il Foglio » et voix du podcast « Stories by Chora Media », Cecilia Sala a été arrêtée à Téhéran le 19 décembre dernier. La jeune femme avait quitté Rome une semaine plus tôt avec un visa journalistique et des garanties officielles l’autorisant à exercer en tant que correspondante en Iran.
Le rédacteur en chef d’ « Il Foglio » a appelé à rapatrier Cecilia Sala, rappelant, ce vendredi 28 décembre, que « le journalisme n’est pas un crime ».
Selon le quotidien italien « La Repubblica », Cecilia Sala se trouvait en Iran pour réaliser plusieurs reportages sur les conséquences de la chute de Bachar Al-Assad en Syrie sur le pays. De son côté, l’agence de podcast « Chora Media » a indiqué que les raisons précises de son arrestation n’avaient pas encore été communiquées.
Depuis la crise de l’ambassade des États-Unis d’Amérique en 1979, au cours de laquelle des dizaines d’otages ont été libérés après 444 jours de captivité, l’Iran utilise ses prisonniers ayant des liens avec l’Occident comme moyen de pression dans ses négociations.
En septembre 2023, cinq états-uniens détenus en Iran depuis plusieurs années ont été libérés en échange de cinq Iraniens emprisonnés par les États-Unis d’Amérique et de 6 milliards de dollars (5,75 milliards d’euros) d’avoirs iraniens gelés.
Des journalistes occidentaux ont également été emprisonnés par le passé. En 2009, Roxana Saberi, une journaliste états-unienne, a été détenue pendant 100 jours avant d’être libérée. Jason Rezaian, journaliste au « Washington Post », a été incarcéré en Iran pendant plus de 540 jours avant d’être libéré en 2016 dans le cadre d’un échange de prisonniers entre Téhéran et Washington.
Didier Maréchal