Guerre Russie-Ukraine : des soldats ukrainiens auraient profité d’une formation en France pour déserter

Ce jeudi 2 janvier, Kiev a annoncé l’ouverture d’une enquête visant plusieurs soldats ukrainiens accusés de désertion et d’abus de pouvoir, dans le cadre d’un programme de formation en France. Le commandement militaire ukrainien est au cœur des critiques. (Source : La dépêche)

Ce jeudi 2 janvier, les enquêteurs ukrainiens ont annoncé avoir ouvert des investigations concernant des accusations d’abus de pouvoir et de désertion au sein de la brigade “Anne de Kiev”, partiellement formée et équipée par la France. “Le Bureau d’enquête de l’État examine les faits rapportés par les médias dans le cadre de la procédure pénale engagée sur la base des articles relatifs à l’abus de pouvoir et à la désertion”, a déclaré Tatyana Sapian, porte-parole de cette institution officielle.

Cette brigade est au cœur d’une controverse depuis son retour de France le mois dernier, où 2 300 de ses 4 500 soldats ont été formés. D’après le journaliste ukrainien réputé Iouri Boutoussov, environ 1 700 soldats de la brigade auraient déserté, la majorité avant même leur déploiement sur le front, et 50 autres pendant leur formation en France. Dans un long message publié mardi 31 décembre sur Facebook, il a reproché au commandement militaire ukrainien d’avoir échoué dans la formation initiale de la brigade, qu’il décrit comme marquée par un “chaos organisationnel complet”. Il les accuse également d’avoir dispersé les soldats dans d’autres unités pour “colmater les brèches” en effectifs. Selon Boutoussov, les membres restants de la brigade ont été envoyés, notamment, à Pokrovsk, l’un des points les plus critiques du front Est. Par ailleurs, son commandant et plusieurs subalternes auraient été démis de leurs fonctions.

Toujours selon ce journaliste ukrainien, la brigade n’a pas été équipée en drones ni en équipement de brouillage électronique, des outils devenus essentiels pour les unités militaires dans cette guerre. « À cause de cette attitude criminelle envers la vie des soldats, la 155e brigade a subi des pertes importantes dès les premiers jours », a-t-il accusé. « L’enquête est en cours. Il est trop tôt pour parler de résultats préliminaires », a expliqué, pour sa part, Tatyana Sapian. Les problèmes au sein de la brigade « Anne de Kiev » avaient déjà été dénoncés par la députée ukrainienne Mariana Bezougla, connue pour ses critiques virulentes du haut commandement militaire, qui avait évoqué début décembre une « brigade zombie » formée à des fins de « publicité ».

En octobre 2024, le président français Emmanuel Macron s’était rendu auprès des soldats de la 155e brigade ukrainienne durant leur entraînement en France. La France a fourni à cette unité 128 véhicules blindés de transport de troupes (VAB), 18 chars AMX-10, 18 canons automoteurs Caesar, ainsi que des camions, des véhicules blindés d’évacuation sanitaire, des systèmes de tir pour missiles antiaériens Mistral et antichars Milan.

Didier Maréchal

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