Faute de consensus entre les députés, une méthode dite « du tourniquet » a permis au RN de choisir en priorité les présidences de groupes d’amitié France-Maroc, France-Italie et France-Royaume-Uni. Une décision qui suscite de vives réactions, notamment de la part des écologistes.
Le Rassemblement national (RN) a décroché, lundi 13 janvier, la présidence de plusieurs groupes d’amitié à l’Assemblée nationale, parmi lesquels ceux de France-Maroc, France-Italie et France-Royaume-Uni. Cette attribution, qui revêt une dimension hautement symbolique, intervient après des semaines de négociations infructueuses entre les différents groupes politiques.
Lors des législatures précédentes, un consensus permettait de répartir ces présidences. Cette année, l’absence d’accord pour une vingtaine de pays a conduit à l’adoption d’une méthode de sélection surnommée « du tourniquet » : chaque groupe, par ordre d’importance, a choisi à tour de rôle les pays disputés.
Le RN favorisé par la méthode
Premier à choisir, le RN a opté pour le Maroc, un choix stratégique salué par l’entourage de Marine Le Pen, qui a mis en avant le rôle du pays dans la diplomatie, le développement économique et la lutte contre l’immigration. Le RN a également obtenu la présidence des groupes d’amitié avec l’Italie et le Royaume-Uni.
Des critiques sur une répartition jugée « déséquilibrée »
Les écologistes, qui ont obtenu la présidence du groupe France-Turquie, dénoncent une méthode favorisant les grands groupes politiques. La députée écologiste Sabrina Sebaihi a regretté un résultat « très déséquilibré » et critiqué le « bloc central », composé des macronistes et de certains alliés.
De leur côté, Ensemble pour la République (EPR) et La France insoumise (LFI) se sont partagé plusieurs pays stratégiques. EPR présidera les groupes d’amitié avec les États-Unis, Israël et l’Espagne, tandis que LFI s’est vu confier le Sénégal, le Liban et le Mexique.
Des tensions persistantes
Pour Bastien Lachaud (LFI), la méthode adoptée était « la moins mauvaise possible », bien qu’un consensus aurait été préférable. Les socialistes ont, quant à eux, obtenu les présidences des groupes France-Algérie et France-Taïwan, tandis que le groupe d’amitié France-Palestine sera dirigé par le MoDem.
Clara Höser