Allemagne : une entreprise accusée de transfert illégal de déchets vers un village tchèque

Des déchets d’éoliennes et de pièces d’avion, transportés illégalement depuis l’Allemagne, ont été découverts dans le nord-est de la République tchèque. Au cours de l’enquête, les autorités locales appellent à une intervention européenne.

Depuis décembre, le village de Jiříkov, situé dans le nord-est de la République tchèque, a subi un dépôt illégal de débris en fibre de verre provenant de pales d’éoliennes et de pièces d’avion. Ces déchets, pratiquement impossibles à recycler, ont été transportés d’Allemagne sous le prétexte de traiter des matériaux plastiques.

Les camions, chargés par la société allemande ROTH International et destinés à l’entreprise tchèque Piroplastik, étaient étiquetés comme contenant des déchets plastiques. Mais une inspection a révélé qu’il s’agissait de fibre de verre, ce qui a conduit à des suspicions de décharge illégale. À ce jour, cinq camions ont été saisis sur place, et une enquête est menée par les autorités tchèque et allemande pour organiser le retour des déchets en Allemagne.

Barbora Šišková, maire de Jiříkov, a exprimé sa colère face à cette situation. Selon elle, cette affaire révèle une tendance inquiétante des pays plus riches à exporter leurs déchets vers des régions moins prospères. Elle s’intéresse à la question au niveau européen. « Ce n’est pas seulement notre problème, c’est un défi paneuropéen », a-t-elle déclaré.

Le ministre tchèque de l’Environnement, Petr Hladík, s’est rendu à Jiříkov le 20 janvier pour évaluer la situation et discuter des mesures à prendre pour prévenir de tels transferts transfrontaliers à l’avenir. De son côté, l’eurodéputé tchèque Tomáš Kubín a soulevé la question devant le Parlement européen, soulignant le coût et la difficulté de recycler les matériaux composites utilisés dans les éoliennes. Il a remis des échantillons de ces déchets au président de la commission de l’Environnement du Parlement européen.

Outre les difficultés logistiques, la situation pose de sérieux enjeux environnementaux. Selon Jindřich Petrlík, membre de l’organisation environnementale Arnika, les déchets d’avions contiennent des retardateurs de flamme bromés et des métaux lourds nocifs pour l’environnement à long terme.

Le ministère tchèque de l’Environnement, en collaboration avec les autorités allemandes, espère bientôt organiser le rapatriement de ces déchets.

Clara Höser


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