Nicolas Maduro a prêté serment en janvier pour un troisième mandat de six ans, malgré une forte contestation nationale et internationale. Réélu lors de l’élection présidentielle de 2024, sa victoire, jugée frauduleuse par l’opposition, a plongé le Venezuela dans une crise politique profonde.
La cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, a appelé dimanche au boycott des prochaines élections législatives, municipales et régionales. « Jusqu’à ce que le résultat donnant la victoire à l’opposition entre en vigueur, il n’est pas approprié de participer à des élections », a-t-elle déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Maduro, soutenu par l’armée et une administration acquise à sa cause, a été investi lors d’une cérémonie qualifiée de « coup d’État » par son principal rival, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui s’est auto-proclamé président légitime depuis son exil. Gonzalez, qui affirme avoir obtenu plus de 67 % des voix selon les procès-verbaux fournis par ses observateurs, a appelé l’armée à désobéir au gouvernement en place.
Une réélection sous haute tension
L’annonce de la victoire de Maduro a déclenché une vague de protestations à travers le pays, marquée par des affrontements violents. Les troubles post-électoraux ont fait 28 morts, 200 blessés et conduit à 2 400 arrestations, selon des sources locales. Malgré ces tensions, le président a renforcé son autorité en convoquant des exercices militaires les 22 et 23 janvier, une date symbolique pour les opposants, qui célèbre la chute de la dictature militaire en 1958.
Une condamnation internationale
L’investiture de Maduro a été dénoncée par les États-Unis et l’Union européenne, qui ont condamné ce qu’ils considèrent comme une atteinte à la démocratie. À l’inverse, la Russie a salué la réélection du président vénézuélien, consolidant son alliance stratégique avec Caracas.
Une opposition divisée et affaiblie
L’opposition, déjà affaiblie par la répression et les divisions internes, fait face à un dilemme stratégique. Alors que Maria Corina Machado milite pour le boycott des scrutins à venir, la base militante de l’opposition semble de plus en plus désillusionnée face à un régime qui contrôle les institutions électorales et sécuritaires.
Le Venezuela s’enfonce dans une impasse politique, avec une opposition qui dénonce des élections truquées et un gouvernement qui consolide son emprise. Alors que les tensions continuent de monter, l’avenir du pays reste plus incertain que jamais.