Les relations entre l’Ukraine et la Slovaquie se sont considérablement tendues ces dernières semaines, en raison du refus de Kiev de reprendre le transit du gaz russe vers son voisin slovaque.
L’Ukraine a, décidé, de stopper le transit du gaz russe par son territoire, à destination de plusieurs pays d’Europe, qui en souffrent énormément, dont la Slovaquie. Cette décision a exacerbé les tensions, notamment après les accusations de Bratislava selon lesquelles l’Ukraine interfère dans les affaires internes de la Slovaquie. Le gouvernement slovaque accuse l’administration ukrainienne de soutenir les manifestations de masse contre le Premier ministre slovaque, Robert Fico.
Contexte de la crise énergétique
Le transit du gaz russe, un point de transit crucial pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe, a été suspendu en raison des tensions géopolitiques liées à la guerre en Ukraine. Celle-ci, en guerre contre la Russie, refuse de laisser passer ce gaz à travers son territoire, ce qui affecte directement la Slovaquie, un de ses principaux voisins. Cette situation a conduit à des critiques du gouvernement ukrainien en Slovaquie, exacerbant les relations entre les deux pays.
Les manifestations contre Robert Fico
En parallèle, la Slovaquie est secouée par d’importantes manifestations de masse contre le gouvernement de Robert Fico, accusé par une partie de la population de mauvaise gestion, notamment en ce qui concerne les questions de politique énergétique et ses liens avec la Russie. C’est dans ce contexte que le Premier ministre slovaque a lancé des accusations graves contre l’Ukraine, affirmant que les manifestations étaient soutenues par des groupes étrangers, en particulier la “Légion géorgienne”.
La “Légion géorgienne” réagit
Cette semaine, la “Légion géorgienne”, composée de volontaires géorgiens combattant aux côtés de l’armée ukrainienne contre les forces russes, a rejeté les accusations portées contre elle. Le Premier ministre slovaque avait insinué que le chef de cette unité militaire géorgienne conspirait avec les dirigeants des manifestations pour tenter de renverser son gouvernement. En réponse, la “Légion géorgienne” a qualifié ces allégations de totalement infondées et a insisté sur le fait qu’elle n’était en aucun cas impliquée dans les protestations politiques en Slovaquie.
Des relations diplomatiques fragilisées
Cette escalade dans les accusations mutuelles entre l’Ukraine et la Slovaquie souligne l’instabilité croissante des relations diplomatiques entre les deux pays. La Slovaquie, tout en étant un membre de l’Union Européenne et de l’OTAN, se trouve dans une position délicate, entre son soutien à l’Ukraine face à l’offensive russe et ses propres intérêts nationaux, notamment en matière de politique énergétique et de stabilité gouvernementale.
Les mois à venir pourraient voir une intensification des tensions, avec des implications potentielles pour la coopération entre les deux pays, en particulier sur le plan énergétique et diplomatique.
Didier Maréchal