Les langues indo-européennes intriguent depuis des siècles. D’où viennent-elles ? Comment se sont-elles diffusées ? Grâce à de récentes analyses ADN sur des populations du Néolithique, les chercheurs pensent enfin avoir trouvé la clé de ce mystère linguistique. Une étude publiée dans Nature éclaire l’origine de ces dialectes, reliant leur émergence aux migrations des peuples de la culture Yamna, venus des steppes eurasiennes.
L’Eurasie, berceau de l’indo-européen
Dès le IVe millénaire avant J.-C., la culture Yamna émerge dans les steppes d’Eurasie centrale. Ce peuple nomade, installé autour du bassin de la Volga, s’étend progressivement vers l’ouest de l’Europe et l’Asie centrale. Ces migrations, mises en évidence par des études génétiques récentes, confirment l’hypothèse selon laquelle l’indo-européen aurait trouvé ses racines dans cette région. Des artefacts, poteries et restes humains retrouvés entre la mer Noire et la mer Caspienne viennent appuyer cette théorie.
Une diffusion à l’échelle mondiale
La nouvelle étude, considérée comme une percée scientifique majeure, démontre que l’indo-européen est à l’origine de près de 400 langues actuelles. Dès 500 de notre ère, ces langues se sont répandues en Europe de l’Ouest, en Asie mineure et jusqu’en Inde. Les chercheurs ont également décrypté près de 1 500 mots issus de ces dialectes anciens, permettant de mieux comprendre l’évolution linguistique au fil des millénaires.
Des recherches freinées par le contexte géopolitique
Malgré ces avancées, la situation politique actuelle complique les recherches. La guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie limitent les missions sur le terrain, empêchant l’étude approfondie de certains sites archéologiques. Néanmoins, cette découverte représente un progrès significatif pour la linguistique et l’archéologie, ouvrant de nouvelles perspectives sur l’histoire des langues et des civilisations anciennes.
Clara Höser