Haïti – Assassinat du président Jovenel Moïse : la Cour d’appel convoque l’ex-première dame, Martine Moïse, Claude Joseph et plusieurs personnalités

L’enquête sur l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse prend une nouvelle tournure. Lors d’une audience tenue ce lundi 17 février 2025, la Cour d’appel de Port-au-Prince a ordonné la comparution de plusieurs personnalités politiques et proches du défunt chef de l’État. Parmi les personnes convoquées figurent sa veuve, Martine Moïse, et l’ancien Premier ministre, Claude Joseph.

Une liste de personnalités sous le feu des projecteurs

Outre Martine Moïse et Claude Joseph, d’autres figures politiques et publiques sont concernées par cette décision judiciaire. Il s’agit notamment de :
• Jeantel Joseph
• Louis Edner Gonzague D.
• Jude Laurent
• Zéphirin Ardouin
• Antonio Chéramy
• Rénal Lubérice
• Hubert Gentil
• Jacques Sincère
• Paul Eddy Amazan
• Reynaldo Corvington
• Dominique Covin
• William Moïse
• Elie Jean-Charles

Cette série de convocations vise à approfondir l’enquête et à éclaircir les circonstances de l’assassinat du président, survenu en juillet 2021.

Des confrontations clés et des soupçons persistants

Lors de cette audience, Joseph Félix Badio, considéré comme l’un des principaux suspects, a été confronté à plusieurs coaccusés. Il a nié toute implication dans l’assassinat et a demandé à être confronté à d’autres personnalités, dont Pierre Espérance, directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), et Rockefeller Vincent, ancien ministre de la Justice.

Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la régularité de la procédure judiciaire. Maître Francia Altidor, avocate de la défense, a dénoncé de graves irrégularités, accusant la justice d’avoir mené des interrogatoires en l’absence d’avocats et d’avoir fait signer des documents que ses clients ne comprenaient pas.

Une enquête marquée par les obstacles

Depuis l’ouverture de l’enquête, de nombreux obstacles ont ralenti les investigations : récusations de juges, menaces sur les enquêteurs et lourdeurs administratives ont contribué à l’impasse judiciaire. Cette nouvelle série d’auditions laisse cependant entrevoir l’espoir d’un déblocage après plusieurs années de stagnation.

Avec cette décision, la justice haïtienne semble vouloir accélérer les investigations pour enfin élucider l’un des assassinats politiques les plus marquants de l’histoire récente du pays. Les personnalités convoquées devront désormais répondre aux questions des magistrats chargés du dossier.

Joseph Kouamé

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