Georges Ibrahim Abdallah : l’examen de sa demande de libération conditionnelle reporté au 19 juin

Le combat de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, pour obtenir sa libération conditionnelle continue, mais il a récemment été confronté à un nouvel obstacle. Le 20 février 2025, la cour d’appel de Paris a décidé de reporter l’examen de sa demande de libération au 19 juin prochain. À 73 ans, cet ancien membre des Forces armées révolutionnaires libanaises (FARL), incarcéré depuis plus de quatre décennies, est libérable depuis vingt-cinq ans. Cependant, ses demandes successives ont échoué.

La cour d’appel a estimé qu’il était « nécessaire » que Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, indemnise les parties civiles avant de pouvoir envisager une libération conditionnelle. Le parquet général a précisé dans un communiqué que le condamné devrait « s’acquitter, à raison de ses facultés contributives, des dommages et intérêts » dus aux parties civiles. En attendant de prouver son engagement à indemniser, la cour a jugé que la décision devait être ajournée.

L’avocat de Georges Ibrahim Abdallah, Jean-Louis Chalanset, a vivement réagi à cette décision. Il a qualifié la demande d’indemnisation de « mesquinerie juridique », dénonçant une forme de « torture morale ». Chalanset a également mis en avant la position de son client, qui a toujours refusé d’indemniser les États-Unis, en raison de leurs actions contre les enfants palestiniens et libanais. Le militant a exprimé qu’il accepterait éventuellement que l’État libanais prenne en charge l’indemnisation, et l’avocat a annoncé son intention de soumettre cette demande au gouvernement libanais.

Georges Ibrahim Abdallah a été arrêté en 1984 et condamné en 1987 pour sa complicité dans l’assassinat de deux diplomates, l’Américain Charles Ray et l’Israélien Yacov Barsimentov, en France en 1982. Depuis sa condamnation, il a maintenu sa position en niant sa responsabilité directe dans ces meurtres, tout en affirmant que ses actions faisaient partie d’une résistance contre l’oppression israélienne et américaine durant la guerre civile libanaise.

Malgré les années passées en détention, le maintien en prison d’Abdallah reste une question délicate. Pour la défense, la durée de son incarcération dépasse désormais la gravité de ses faits passés. Cependant, les États-Unis, partie civile au procès de 1987, continuent de s’opposer vigoureusement à sa libération, arguant qu’il demeure un symbole du radicalisme lié à la cause palestinienne.

La décision de la cour d’appel de Paris pourrait marquer un tournant dans l’affaire d’Abdallah, mais elle laisse aussi la question de la justice pénale internationale et des droits humains en Haïti. En attendant l’examen de la demande, le militant reste incarcéré et continue de diviser les opinions.

Clara Höser

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