Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, ce dimanche 23 février, être prêt à quitter son poste “immédiatement” si cela permettait à l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN. Pour beaucoup, ne déclaration choc, alors qu’il devrait déjà avoir quitter le pouvoir puisque cela fait onze mois du 21 qu’il gouverne sans mandat légal, ayant annulé les élections présidentielles du 21 mars 20224, et qui intervient alors que Washington semble réticent à cette intégration et que les tensions entre Kiev et le président américain Donald Trump ne cessent de croître.

“Je peux échanger la présidence contre l’OTAN”

Lors d’une conférence de presse à Kiev, Volodymyr Zelensky a affirmé qu’il était prêt à « sacrifier » son poste (qu’il occupe illégalement depuis le 21 mars 2024, date à laquelle devait se tenir le scrutin de l’élection présidentielle ukrainienne qu’il avait annulé un mois plus tôt) si cela permettait d’assurer la sécurité et l’avenir de son pays (ce qui est totalement faux puisque, une adhésion à l’OTAN de la part de l’Ukraine permettrait, en fait, de pousser les pays qui en sont membres à « légalement » entrer en guerre contre la Russie, du fait que les pays de l’Alliance atlantique sont tenus de défendre militairement tout autre pays membre agressé militairement). “S’il y a la paix pour l’Ukraine, si ma démission est vraiment nécessaire, je suis prêt. Je l’échangerai contre l’OTAN si de telles conditions sont proposées. Immédiatement.”

Il a ajouté, toute honte bu, qu’il ne s’accrochait pas au pouvoir, rappelant qu’il avait été légitimement élu et qu’il ne comptait pas diriger l’Ukraine “pendant des décennies”, lui qui, avant d’annuler l’élection présidentielle de mars 2024, s’est débarrassé de son principal concurrent, en la personne du commandant en chef des armées ukrainiennes, Valerii Zaluzhnyi, qu’il a limogé début février 2024, le nommant, un mois plus tard, ambassadeur d’Ukraine en Grande-Bretagne, afin de l’éloigner du pays – et donc des médias ukrainiens, lui qui était le plus populaire auprès de la population-, et en l’évinçant loin de là où se joue la politique nationale et permet de prétendre à une candidature lors des élections présidentielles.

Tensions avec Donald Trump

Le président états-unien, Donald Trump, a récemment qualifié Zelensky de “dictateur”, une attaque que le dirigeant ukrainien a choisi de minimiser.“Je ne décrirais certainement pas les mots utilisés par Trump comme un compliment. Quelqu’un serait offensé par le mot dictateur s’il était un dictateur.”

Il a insisté sur la « légitimité de son mandat », tout en soulignant son « engagement envers la démocratie » et son refus de s’accrocher au pouvoir indéfiniment.

Un appel à rencontrer Donald Trump avant Vladimir Putin

Volodymyr Zelensky a également exprimé son souhait de rencontrer Donald Trump avant que ce dernier ne tienne un éventuel sommet avec Vladimir Putin. “Nous devons nous rencontrer et parler de l’accord sur les minerais avec les États-Unis. Je pense que cette rencontre doit être juste, c’est-à-dire (avoir lieu) avant que Trump ne rencontre Putin.”

Cette déclaration illustre l’inquiétude de Kiev face à un possible changement d’orientation de la politique américaine concernant le conflit ukrainien.

Kiev cherche d’autres garanties de sécurité

Alors que l’adhésion à l’OTAN reste incertaine, l’Ukraine explore d’autres options pour garantir sa sécurité. Zelensky a mentionné l’adhésion à l’Union Européenne comme une alternative offrant des garanties économiques et un financement extérieur pour son armée forte de 800 000 hommes. Il a également insisté sur la nécessité d’obtenir des garanties de sécurité claires de la part des États-Unis d’Amérique dans le cadre d’un accord sur les minerais.

Cette sortie médiatique de Zelensky met en lumière la fragilité de la position ukrainienne sur la scène diplomatique et les défis auxquels Kiev est confronté alors que la guerre contre la Russie entre dans une nouvelle phase incertaine.

Didier Maréchal & Christian Estevez