En France, les tensions entre les arbitres et les dirigeants de clubs atteignent un nouveau sommet en France. Le Syndicat des arbitres du football d’élite (SAFE) a annoncé, ce jeudi 27 février au soir, que les arbitres exerceront leur droit de retrait en cas de « nouvelle atteinte à leur sphère privée, les mettant en danger, eux ou leurs proches ». Cette déclaration fait suite aux propos controversés de Pablo Longoria, président de l’Olympique de Marseille, après la lourde défaite de son équipe à Auxerre (3-0).
Des propos jugés inacceptables
Mécontent de l’arbitrage de Jérémy Stinat lors de la rencontre, Longoria s’est emporté après le match, déclarant : « C’est de la vraie corruption ! ». Une sortie qui a provoqué un tollé et engendré un « déferlement de haine » contre l’arbitre. Dans un communiqué, le SAFE a condamné ces déclarations et souligné que de tels propos ne pouvaient qu’alimenter un climat de tension et de violence à l’encontre des officiels de match.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Jérémy Stinat a notamment retrouvé les pneus de son véhicule crevés chez lui, dans les Landes. Si aucun lien direct avec son activité professionnelle n’a été avéré, cet incident illustre l’atmosphère délétère qui entoure l’arbitrage en France.
Un soutien politique et sportif aux arbitres
Face à cette situation, le SAFE a rencontré plusieurs figures du football et du gouvernement, dont Marie Barsacq, ministre des Sports, Philippe Diallo, président de la FFF, et Vincent Labrune, président de la LFP. Ces entretiens ont permis aux arbitres de s’assurer qu’ils bénéficient d’un soutien institutionnel pour prévenir de nouvelles dérives.
Dans ce cadre, le syndicat a également annoncé son intention de soutenir Jérémy Stinat dans le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile auprès du Tribunal Judiciaire de Paris.
Une sanction lourde pour Longoria
La Commission de discipline de la LFP n’a pas tardé à réagir : Pablo Longoria a été suspendu pour 15 matchs à la suite de ses propos à l’encontre de l’arbitrage. Une sanction exemplaire, censée envoyer un message clair aux dirigeants et joueurs sur les limites à ne pas franchir dans la critique des arbitres.
Avec cette décision et la menace de droit de retrait brandie par le SAFE, la pression monte sur les instances du football français. La question reste de savoir si ces mesures suffiront à apaiser les tensions ou si cette crise risque d’entraîner de nouvelles perturbations dans le championnat.
Kevin Negalo