Le géant états-unien de la gestion d’actifs BlackRock a pris le contrôle de deux des principaux ports du canal de Panama, marquant un tournant dans l’équilibre des influences économiques et géopolitiques. Cette opération, d’un montant de 22,8 milliards de dollars, voit BlackRock, en consortium avec Global Infrastructure Partners (GIP) et Terminal Investment, acquérir 90 % des ports de Cristobal et Balboa, ainsi que 80 % d’une société détenant 43 ports dans 23 pays.

Une transaction concernant l’achat de ports du canal de Panama par la plus importante société gestionnaire d’actifs au monde, l’Etats-Unienne BlackRock, met fin à la présence de CK Hutchison, conglomérat hongkongais fondé par le milliardaire Li Ka-shing, qui gérait ces infrastructures depuis 1997. Toutefois, CK Hutchison conservera ses actifs portuaires en Chine, notamment à Hong Kong et Shenzhen.

Un succès pour Donald Trump

Ce rachat s’inscrit dans un contexte politique tendu. À plusieurs reprises, le président états-unien Donald Trump s’était inquiété du contrôle chinois sur le canal de Panama, déclarant : « La Chine contrôle le canal de Panama » et promettant : « Nous allons le reprendre. » Son annonce, le mois dernier, d’une action imminente a donc trouvé une issue non militaire mais financière.

Bien que le gouvernement panaméen insiste sur la nature « purement commerciale » de la transaction, il est difficile d’ignorer ses implications géopolitiques. Le canal de Panama, long de 83 km, est une artère vitale du commerce mondial, avec plus de 13.000 navires en transit chaque année, représentant environ 5 % à 6 % du commerce international. Son importance est encore plus grande pour les États-Unis d’Amérique, puisque les deux tiers des marchandises qui l’empruntent sont liées au marché états-Unien.

Une période de transition sous haute surveillance

Les parties sont désormais engagées dans une période de négociations exclusives de 145 jours pour finaliser l’accord. Pendant ce temps, CK Hutchison continuera à gérer les ports avant la passation définitive.

Ce changement de contrôle sur les infrastructures clés du canal de Panama pourrait avoir des répercussions majeures sur la logistique maritime mondiale et les relations sino-étatsuniennes. Reste à voir comment Pékin réagira à cette perte d’influence sur l’un des passages les plus stratégiques du commerce international.

Didier Maréchal