La tension entre la France et l’Algérie a franchi un nouveau seuil après l’interdiction d’entrée en France de l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali. Cette décision, prise par les autorités françaises à l’aéroport de Roissy, survient dans un contexte de crise diplomatique entre les deux pays.
Une riposte graduée aux frontières
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a confirmé dimanche 2 mars la mise en œuvre d’une “riposte graduée” à l’encontre de l’Algérie. Selon ses déclarations, cette mesure a été appliquée en particulier à l’aéroport de Roissy, où les ressortissants algériens titulaires d’un passeport diplomatique doivent désormais présenter un ordre de mission à leur arrivée. Des ressortissants algériens ont ainsi été expulsés, dont l’épouse de l’ambassadeur algérien au Mali, qui a été refoulée en raison de la soi-disant absence de documents de voyage complets.
Bruno Retailleau a justifié cette riposte par la nécessité de prendre des mesures individuelles, ciblant notamment des membres de l’élite algérienne, dans le cadre de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Alger. Il a déclaré : “Cette riposte graduée est la plus efficace. Elle permet d’abord d’aller sur des mesures individuelles, notamment vis-à-vis de membres de la nomenklatura algérienne.”
La colère d’Alger
Cette mesure a immédiatement provoqué la colère des autorités algériennes. L’agence de presse algérienne APS a dénoncé un acte de “provocation” et a contesté la justification de l’interdiction d’entrée. Selon cette source, l’épouse du diplomate, en règle avec les formalités administratives, avait présenté un certificat d’hébergement, une assurance voyage et même la carte de crédit de son mari pour prouver sa solvabilité. L’agence a affirmé que l’interdiction d’entrée était fondée sur un prétexte fallacieux, qualifiant l’action du ministre de l’Intérieur français de “haineuse”.
Une crise diplomatique accrue
Cette décision survient après une série de déclarations et de mesures de part et d’autre, alors que la France et l’Algérie cherchent à gérer des tensions diplomatiques croissantes. Le président français Emmanuel Macron, après plusieurs attaques publiques du ministre Retailleau contre le gouvernement algérien, a pris la parole vendredi pour appeler à “réengager un travail de fond” entre les deux pays concernant leurs accords d’immigration.
Malgré ces appels à apaiser les relations, la situation demeure tendue. L’Algérie continue de fustiger la France pour ce qu’elle considère comme des provocations injustifiées, tandis que la France, sous la pression de sa politique intérieure, maintient une position ferme face à Alger.
Le contexte actuel témoigne des défis diplomatiques complexes qui marquent les relations franco-algériennes, notamment en matière de politique migratoire et de gestion des frontières. La réponse de l’Algérie à ces derniers développements pourrait aggraver davantage une situation déjà fragile.
Joseph Kouamé
N.B. : photo-vitrine générée par intelligence Artificielle