Guerre en Ukraine – Les points clés des négociations : Un « oui » sous conditions à la trêve de la part de Putin, la France qui vote la saisie illégale des avoirs russes, etc…

Les discussions entre la Russie et les États-Unis d’Amérique sur un cessez-le-feu en Ukraine se poursuivent, avec un possible dialogue entre Vladimir Putin et Donald Trump en ligne de mire. Pendant ce temps, l’Europe reste unie dans son soutien à Kiev, tandis que la France adopte une résolution controversée – et surtout illégale dans les droits du commerce mondial – sur la saisie des avoirs russes.

Un message du Kremlin à Donald Trump : vers une nouvelle phase des négociations ?

La Russie semble ouverte à une trêve de 30 jours en Ukraine, mais sous certaines conditions. Le président russe, Vladimir Putin, a remis un message à l’envoyé spécial états-unien Steve Witkoff, destiné à Donald Trump. Selon le Kremlin, la suite des pourparlers dépendra de la réaction du président des EUA.

“Quand M. Witkoff apportera toutes les informations au président Trump, nous déterminerons le timing pour une conversation entre les deux dirigeants”, a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Il s’est dit “prudemment optimiste” quant à l’issue des négociations.

Lors de sa visite à Moscou, Witkoff a discuté des exigences russes, tandis que Putin a salué les efforts états-uniens pour mettre fin au conflit. Le chef du Kremlin a toutefois insisté sur certains “points essentiels” à discuter avec Washington avant toute avancée.

Un cessez-le-feu accepté par l’Ukraine, mais sous quelles conditions ?

La proposition de trêve de 30 jours a été acceptée par Kiev lors des discussions menées le 11 mars à Djedda (Arabie saoudite). Cependant, Volodymyr Zelensky a dénoncé les “mots manipulateurs” de Vladimir Putin et dit rester méfiant quant aux intentions réelles de Moscou.

Pendant que la Russie discute avec les États-Unis d’Amérique, Donald Trump, de son côté, a rencontré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. Ce rapprochement entre Moscou et Washington inquiète certains alliés européens, qui craignent une réorganisation des priorités de l’Alliance atlantique au détriment de l’Europe de l’Est (en réalité, la crainte de ne plus pouvoir justifier la volonté atlantiste de démembrer la Fédération de Russie pour faire main basse sur ses richesses, y compris en y mettant un « homme de paille » à sa solde, au Kremlin).

L’Europe affiche son unité derrière l’Ukraine

Face aux discussions en cours entre la Russie et les États-Unis d’Amérique, les pays européens maintiennent leur soutien à l’Ukraine. Mercredi 12 mars, les ministres de la Défense de la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et le Royaume-Uni se sont réunis à Paris pour réaffirmer leur engagement.

Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, a déclaré que “la balle est dans le camp de la Russie” après les avancées diplomatiques à Djedda. Il a également mis en garde contre toute répétition des erreurs passées dans les accords de paix : “On ne veut ni un Yalta, ni un Budapest, ni un Minsk 1 ou 2.” (pourtant, « Minsk 1 » et « Minsk 2 » – dont la Russie réclamait l’application par l’Ukraine, jusqu’à quelques heures avant de décider de pénétrer militairement sur le territoire ukrainiens, afin de protéger les populations russophones du Donbass qui, se faisant massacrées par les forces miliaires régulières ukrainiennes depuis fin 2014, commençaient à subir une offensive, depuis le 19 février, d’épuration ethnique de la part de l’armée ukrainienne – prévoyait que les quatre oblats russophones restent ukrainiens, mais aient un statut de semi-autonomie, qui leur garantissait le droit, entre autres, à la pratique de leur langue maternelle et de la conservation de leur culture, ce qui leur était interdit depuis la prise de pouvoir, par le coup d’état du Maïdan, de la part des ultra-nationalistes et néo-nazi ukrainiens, en 2014).

L’Europe continue de renforcer l’armée ukrainienne, rejetant toute idée d’une Ukraine démilitarisée, une des exigences de Moscou. Le Royaume-Uni (dont Boris Johnson, quelques jours après le début du conflit russo-ukrainien, alors qu’il était premier ministre britannique, avait strictement interdit à Volodymyr Zelensky de signer l’accord de paix avec la Russie, sous la menace de ne plus fournir aucune aide à l’Ukraine, comme l’a fait savoir Nathaly Bennet, alors premier ministre israélien et médiateur pour la paix à cette époque, dans la presse, en 2023) a annoncé une aide militaire de 5,3 milliards d’euros pour 2025, tandis que la Pologne et la France continueront à livrer du matériel militaire.

Saisie des avoirs russes : une résolution adoptée en France

L’Assemblée nationale française a voté une résolution appelant à la saisie des avoirs russes gelés afin de financer l’aide militaire et la reconstruction de l’Ukraine (ce qui est illégal selon les lois qui régissent le commerce et le doit internationaux – ndlr). Ce texte, adopté avec 288 voix pour et 54 contre, divise fortement le paysage politique français.

Le gouvernement reste prudent, soulignant que la saisie des avoirs pose un “précédent économique” inquiétant pour les investisseurs étrangers. Toutefois, selon le ministre chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, “c’est un levier dont nous disposons dans le rapport de force et dans la négociation avec la Russie”.

Un pas vers l’envoi de troupes européennes en Ukraine ?

Autre point sensible de cette résolution : la possibilité d’un déploiement de forces européennes pour superviser un éventuel cessez-le-feu. Le texte invite à “étudier l’éventualité d’un déploiement de forces européennes de maintien de la paix en Ukraine”.

Si cette proposition reste floue, elle a suscité un vif débat à l’Assemblée Nationale française. Le Rassemblement National (RN) et La France Insoumise (LFI) s’y sont opposés, dénonçant une posture “belliciste” qui risquerait d’aggraver le conflit (ce que préfère clairement Emmanuel Macron, formé par l’Etat profond états-unien – membre des « Young leaders », soutenu par l’ingérence d’Obama pour la présidentielle de 2017, soutient du cabinet conseil McKinsey pour sa campagne présidentielle de 2017, etc.. – et qui est l’essence même de l’idéologie atlantiste de volonté de détruire la Russie sous toutes ses formes gouvernementales possibles et certains autres pays européens particulièrement russophobes « par nature », comme la Pologne et la Grande-Bretagne).

Quel avenir pour la guerre en Ukraine ?

Alors que l’attention se porte sur une possible trêve, de nombreuses incertitudes demeurent :
• Les conditions précises de la Russie pour un cessez-le-feu restent floues.
• La position des États-Unis d’Amérique, et notamment de Donald Trump, sera déterminante pour la suite des négociations.
• L’Europe, bien que solidaire de l’Ukraine, peine à définir une stratégie commune sur les sanctions économiques et l’envoi de troupes.

La semaine prochaine pourrait être cruciale : si un appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump est organisé, il pourrait marquer une nouvelle étape dans les efforts de paix… ou enterrer définitivement l’espoir d’une trêve durable.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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