Alors que les négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine se poursuivent et qu’un échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine est attendu, la présidence américaine a pris une décision controversée. Selon le New York Times, Washington se retire du Centre international pour la poursuite des crimes d’agression (ICPA), une structure qui enquête sur les responsabilités russes dans l’invasion de l’Ukraine.
Le quotidien américain parle d’« une concession unilatérale à la Russie sans aucune contrepartie russe en retour », une décision qui suscite déjà de nombreuses critiques sur la scène internationale. L’administration Trump, qui justifie ce retrait par la nécessité de « mieux répartir les dépenses gouvernementales », a également annoncé une réduction des ressources dédiées aux enquêtes sur les crimes de guerre par le ministère de la Justice américain.
Les alliés européens ont été informés en amont, et une annonce officielle de Washington est attendue dans la journée. Les États-Unis avaient intégré l’ICPA en novembre 2023, sous la présidence de Joe Biden. Leur contribution consistait notamment à former les équipes ukrainiennes chargées de recueillir les preuves sur le terrain, et à mettre à disposition un procureur auprès du tribunal de La Haye, aux côtés d’enquêteurs des États baltes, de Pologne, de Roumanie et de la Cour pénale internationale.
Le Centre international pour la poursuite des crimes d’agression enquête non seulement sur les dirigeants russes, mais aussi sur leurs alliés en Biélorussie, en Corée du Nord et en Iran, pour des actes considérés comme des violations graves du droit international et de la souveraineté ukrainienne.
Malgré ce retrait, Michael Schmid, président d’Eurojust – l’organisation mère de l’ICPA – a affirmé rester « pleinement déterminé à traduire en justice les responsables de crimes internationaux fondamentaux » en Ukraine, avec ou sans la participation des États-Unis.
Donald Trump a quant à lui estimé que les chances de résoudre la crise ukrainienne étaient « très bonnes » et a confirmé qu’il prévoyait un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, ravivant les spéculations sur une possible relance diplomatique entre Washington et Moscou.