Équateur : Le président Daniel Noboa appelle les armées états-unienne, européenne et brésilienne à l’aide dans sa « guerre » contre les gangs

Le président équatorien Daniel Noboa a officiellement lancé un appel à l’aide internationale pour intensifier sa lutte contre les gangs criminels qui gangrènent l’Équateur.

Dans une interview accordée à la BBC, le chef de l’État équatorien, Daniel Noboa, a déclaré vouloir que les armées des États-Unis, d’Europe et du Brésil interviennent aux côtés de son gouvernement dans la « guerre » qu’il mène contre les groupes criminels organisés. Il a également exprimé le souhait que le président états-unien Donald Trump désigne les gangs équatoriens comme des groupes terroristes, à l’image de ce qu’il a déjà fait avec certains cartels mexicains et vénézuéliens.

Un appel inédit à l’appui militaire étranger

C’est la première fois que Daniel Noboa mentionne explicitement les États-Unis d’Amérique , le Brésil et l’Europe comme partenaires potentiels pour une intervention militaire contre les gangs. Si le président équatorien avait déjà évoqué le besoin d’un soutien international, notamment pour contrer l’influence des cartels de drogue, cette déclaration marque une étape importante dans sa stratégie sécuritaire.

« Nous avons besoin de plus de soldats pour mener cette guerre. 70 % de la cocaïne mondiale transite par l’Équateur. Nous avons besoin de l’aide des forces internationales », a-t-il affirmé à la BBC.

Le soutien de Donald Trump sollicité

Daniel Noboa a spécifiquement interpellé le président Donald Trump, réélu à la tête des États-Unis d’Amérique,pour qu’il classe les principaux gangs équatoriens, notamment Los Lobos, Los Choneros et Los Tiguerones, comme organisations terroristes. Une telle désignation permettrait aux autorités états-uniennes de mobiliser des moyens juridiques et militaires renforcés pour lutter contre ces groupes.

« Je serais heureux s’il considérait Los Lobos, Los Choneros, Los Tiguerones comme des groupes terroristes, car c’est ce qu’ils sont vraiment », a déclaré Noboa, insistant sur l’urgence de la situation.

Violence record et militarisation du pays

L’Équateur est devenu ces dernières années un carrefour stratégique du narcotrafic mondial. Les ports équatoriens sont désormais le point de transit de plus des deux tiers de la cocaïne mondiale, alimentant une flambée de violence entre gangs rivaux pour le contrôle des routes de la drogue.

Depuis son arrivée au pouvoir, Daniel Noboa a mis en place une politique de répression musclée, marquée par la militarisation des rues et des prisons. Bien que cette stratégie ait permis une baisse de 16 % des meurtres entre 2023 et 2024, le pays a connu un mois de janvier 2025 particulièrement sanglant, avec un record de 781 assassinats en un seul mois.

Un enjeu électoral majeur

La question de la sécurité s’annonce centrale pour les électeurs équatoriens à l’approche du second tour de l’élection présidentielle prévu le 13 avril prochain. Le président Noboa entend faire de sa lutte contre les gangs un pilier de sa campagne, tout en espérant que le soutien international viendra renforcer sa position face à une crise sécuritaire sans précédent.

Joseph Kouamé

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