Deux avions de la Patrouille de France sont entrés en collision ce mardi 25 mars à Saint-Dizier, en Haute-Marne, lors d’un vol d’entraînement. Les deux pilotes et un passager ont réussi à s’éjecter à temps et sont “sains et saufs”, selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

Une collision en plein entraînement

L’accident s’est produit vers 15h35 dans le secteur de Villiers-en-Lieu, une commune voisine de la base aérienne 113 de Saint-Dizier. Les deux appareils, des Alpha Jet, faisaient partie d’un entraînement impliquant sept avions lorsqu’ils se sont percutés en plein vol, alors qu’ils réalisaient une figure acrobatique.

Selon le maire de Saint-Dizier, Quentin Brière (LR), l’un des avions s’est écrasé sur un silo industriel, tandis que l’autre s’est abîmé dans une zone boisée marécageuse à proximité.

De nombreux témoins ont assisté à la scène, visiblement choqués par l’accident. “On a vu de la fumée noire, on ne s’attendait pas du tout à ça”, a raconté une habitante à BFMTV. D’autres ont évoqué une “explosion” et la présence de débris sur la route.

Des secours rapidement mobilisés

Peu après l’accident, d’importants moyens de secours ont été déployés sur place. Plusieurs dizaines de pompiers ont été mobilisés, notamment pour maîtriser un incendie au niveau du silo percuté par l’un des avions.

Le ministre des Armées a indiqué que “les secours sont mobilisés et une coordination est assurée entre le ministère de l’Intérieur et le ministère des Armées”.

Trois blessés légers, une enquête ouverte

Les deux pilotes et le passager des avions accidentés ont été retrouvés environ une heure après la collision. Ils ont été pris en charge à l’hôpital de Saint-Dizier. Selon les autorités, ils souffrent de blessures légères mais sont hors de danger.

La préfète de la Haute-Marne, Régine Pam, a précisé que les militaires concernés ont subi des examens médicaux approfondis :

“Ils vont bien, ils parlent, a priori ils n’ont pas de lésion apparente, mais il convient dans ce type de procédure de faire un check-up complet (…). Ils sont entraînés pour ce type de situation.”

Une enquête a été immédiatement ouverte pour déterminer les causes de l’accident. Le parquet de Chaumont s’est dessaisi de l’affaire au profit de celui de Metz, compétent en matière militaire. Le procureur de Metz, Yves Badorc, a annoncé que l’enquête était menée par la gendarmerie de l’air, avec pour chef d’accusation “destruction d’aéronef”, une procédure classique dans ce type de situation.

Par ailleurs, trois enquêtes internes ont également été lancées par l’Armée de l’Air et de l’Espace, comme l’a annoncé l’institution sur X.

Pourquoi la Patrouille de France était-elle à Saint-Dizier ?

La Patrouille de France était présente à Saint-Dizier toute la semaine pour des entraînements, comme l’avait annoncé la sous-préfecture de la Haute-Marne. Ces sessions se déroulaient de 11h à 12h puis de 15h à 16h.

La base aérienne 113 de Saint-Dizier est un site stratégique de l’aviation militaire française, notamment utilisé pour la formation des pilotes de chasse.

Des accidents rares mais pas inédits

Si cet accident est spectaculaire, les collisions impliquant la Patrouille de France sont heureusement rares. Toutefois, des incidents similaires ont déjà eu lieu par le passé :
• En 2019, un avion de la Patrouille de France est sorti de piste après un entraînement à Perpignan, mais son pilote a pu s’éjecter sain et sauf.
• En 2002, un pilote de la Patrouille de France a perdu la vie lors d’un entraînement après une défaillance de son parachute.
• En août 2024, deux pilotes de l’escadron Rafale de la base aérienne 113 de Saint-Dizier sont morts après une collision en Lorraine.

Cet accident relance le débat sur les risques liés aux entraînements aériens, même pour des unités d’élite comme la Patrouille de France. Les investigations en cours devraient permettre de comprendre ce qui a conduit à cette collision et d’éventuellement ajuster les protocoles de sécurité.

Didier Maréchal