L’enquête sur l’évasion spectaculaire du narcotrafiquant Mohamed Amra continue de faire tomber des têtes. Ce jeudi 27 mars, huit personnes, dont le rappeur Koba LaD, étaient toujours en garde à vue, selon une source proche du dossier.

Une enquête tentaculaire

L’affaire remonte au 14 mai 2024, lorsque Mohamed Amra, un criminel fiché pour trafic de drogue, a été libéré par un commando lourdement armé au péage d’Incarville (Eure). L’attaque, menée à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, a coûté la vie à deux agents pénitentiaires et en a blessé trois autres.

Neuf mois plus tard, après une cavale qui l’a conduit jusqu’en Roumanie, Amra a finalement été arrêté fin février. Depuis, l’enquête a conduit à plusieurs vagues d’interpellations, avec un total de 27 personnes mises en examen à ce jour.

Koba LaD impliqué dans l’affaire ?

Lundi 25 mars, 22 personnes ont été placées en garde à vue en France, tandis que deux autres ont été arrêtées en Allemagne. Si 14 d’entre elles ont depuis été relâchées, huit restent entre les mains des enquêteurs, dont le rappeur Koba LaD, de son vrai nom Marcel Junior Loutarila.

Actuellement en détention provisoire pour homicide involontaire aggravé après un accident de voiture mortel à Créteil en 2024, Koba LaD a également été condamné en janvier à 15 mois de prison pour violences sur son ancien manager. Son lien exact avec l’affaire Amra n’a pas encore été précisé par les autorités.

La perpétuité encourue pour certains suspects

L’enquête, qualifiée « d’hors normes » par la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, pourrait aboutir à des peines extrêmement lourdes. Les chefs d’accusation – meurtres, tentatives de meurtres, évasion en bande organisée et association de malfaiteurs – sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité pour les plus graves d’entre eux.

Parmi les suspects figurent notamment six membres présumés du commando ayant organisé l’attaque : guetteurs, conducteurs et passagers impliqués dans l’assaut. Mohamed Amra, lui, est actuellement détenu à l’isolement dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Sarthe).

L’enquête se poursuit pour démêler l’ensemble des responsabilités dans cette évasion sanglante qui a marqué l’histoire judiciaire française.