Une énigmatique pyramide vieille de 2 200 ans a été découverte dans le désert de Judée (Israël), non loin de la mer Morte. Cette structure imposante, datant de l’époque ptolémaïque, suscite de nombreuses interrogations parmi les experts. Accompagnée d’objets remarquablement bien conservés dont des papyrus grecs, des monnaies antiques et des armes cette découverte pourrait lever le voile sur un pan méconnu de l’histoire de la région.
Une découverte inattendue dans le désert de Judée
L’Autorité des antiquités d’Israël a annoncé cette découverte dans un communiqué publié le 25 mars 2025. La pyramide, faite de pierres taillées à la main pesant plusieurs centaines de kilos, a été retrouvée sur le site de Nahal Zohar, à environ 20 kilomètres au sud de Massada. L’identification de cette structure a été une surprise pour les archéologues, qui ne s’attendaient pas à une construction d’origine grecque dans cette région.
Depuis plusieurs années, les archéologues mènent des fouilles intensives pour préserver les trésors historiques du désert de Judée, souvent menacés par le pillage. Ces recherches ont permis d’identifier 900 grottes regorgeant d’objets anciens, dont certains avaient été délibérément cachés il y a plusieurs millénaires.
Un site ptolémaïque au cœur du désert
Selon les premières analyses, la pyramide daterait de l’époque ptolémaïque (323-30 av. J.-C.), une période où la Judée était sous influence égyptienne. Cette datation a été confirmée par la découverte de pièces en bronze frappées à l’effigie des souverains de la dynastie lagide, mais aussi d’un roi séleucide, Antiochos IV Épiphane (175-164 av. J.-C.), suggérant une possible réutilisation du site à l’époque séleucide.
L’amas de grosses pierres qui compose la structure contraste avec les pyramides finement sculptées de l’Égypte antique. “Ce que nous avons ici est l’une des fouilles les plus intrigantes jamais découvertes dans le désert de Judée”, déclarent les trois directeurs des fouilles dans le communiqué officiel.
Forteresse, poste de douane ou tombeau ? Un mystère à élucider
La fonction exacte de cette pyramide reste encore inconnue. Plusieurs hypothèses sont avancées par les archéologues :
• Une forteresse surveillant une route commerciale essentielle reliant la mer Morte aux ports côtiers, où circulaient des ressources précieuses comme le sel et le bitume.
• Un poste de douane, utilisé par des percepteurs d’impôts contrôlant les voyageurs et commerçants.
• Une station-relais, servant d’abri aux caravanes traversant le désert.
• Un tombeau, érigé au sommet d’une montagne pour un dignitaire ou un chef militaire.
Les premières fouilles indiquent que le site a pu être réutilisé comme tombeau à l’époque romaine, bien que des pillards aient largement vidé la partie funéraire.
Des papyrus grecs en attente de décryptage
Parmi les découvertes les plus remarquables figurent des papyrus écrits en grec, qui pourraient apporter des réponses sur l’histoire de ce site. “Trouver des écrits aussi anciens est extrêmement rare, c’est le rêve de tout archéologue”, explique Eitan Klein, l’un des chercheurs impliqués dans les fouilles.
Bien que leur contenu n’ait pas encore été étudié, les spécialistes supposent qu’il pourrait s’agir de documents fiscaux, ce qui renforcerait l’idée d’un rôle administratif du site.
Un site prometteur pour les semaines à venir
L’équipe d’archéologues est persuadée que de nouvelles découvertes majeures seront faites dans les semaines à venir. “C’est un site très prometteur, nous trouvons de nouveaux indices chaque jour”, affirment les chercheurs.
Si l’origine et la fonction exacte de cette pyramide grecque restent encore un mystère, les fouilles en cours pourraient bien réécrire une partie de l’histoire du désert de Judée et de ses influences hellénistiques.