La condamnation de Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et cinq ans d’inéligibilité immédiate a provoqué une onde de choc bien au-delà des frontières françaises. Si en France, la décision judiciaire a été perçue comme un tournant majeur à l’approche de l’élection présidentielle de 2027, à l’étranger, les réactions se sont multipliées, oscillant entre soutien fervent et accusations d’instrumentalisation de la justice.
Soutiens des droites nationalistes et conservatrices européennes : “Je suis Marine”
Dès l’annonce du verdict, plusieurs figures de la droite nationaliste (voire ultra-nationaliste) et conservatrice européennes ont manifesté leur solidarité avec Marine Le Pen. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, s’est fendu d’un message concis mais symbolique sur « X » : “Je suis Marine.”
En Italie, le ministre Matteo Salvini a dénoncé, en français, une tentative d’éviction politique :
“Ceux qui craignent le jugement des électeurs cherchent souvent à se rassurer par celui des tribunaux. À Paris, ils ont condamné Marine Le Pen et aimeraient l’écarter de la vie politique. Un mauvais film que l’on observe également dans d’autres pays comme la Roumanie.”
Aux Pays-Bas, Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV) et figure de la nouvelle coalition néerlandaise, a jugé la sanction “incroyablement sévère” et s’est déclaré convaincu que Marine Le Pen remportera son appel et “deviendra présidente de la France.”
Le Kremlin s’inquiète pour la démocratie en France
La réaction du Kremlin ne s’est pas fait attendre. Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Putin, a exprimé ses préoccupations sur l’évolution des systèmes démocratiques en Europe : “Nous assistons à une violation des normes démocratiques. De plus en plus de capitales européennes empruntent cette voie.”
Cette déclaration s’inscrit dans une rhétorique récurrente du Kremlin, qui critique régulièrement les institutions européennes et leur fonctionnement, tout en se présentant comme un défenseur d’une alternative au modèle démocratique occidental. Reste que, si l’on ne peut clairement pas qualifier la Russie de démocratie, ce n’est pas plus le cas dans les pays dits « occidentaux », qui ont la « couleur de la démocratie », mais ne sont rien d’autres que des dictatures libérales où l’idéologie soi-disant « progressiste » est l’idéologie gouvernante et fabrique des lois pour empêcher que ceux qui ne pensent pas comme elles puissent gouverner et même, plus simplement, s’exprimer librement, sans risques de procès « au nom du bien ».
Aux États-Unis d’Amérique : entre leçons de démocratie et accusations de manipulation
Outre-Atlantique, la presse états-unien a largement couvert l’affaire. « The New York Times » et « The Washington Post » évoquent un verdict “qui pourrait bouleverser la présidentielle française”, soulignant l’importance de Marine Le Pen comme “force motrice du Rassemblement National » (qui est, en terme de pourcentage de votes et de députés à l’Assemblée Nationale, le premier parti de France, les autres étant obligés de s’allier pour pouvoir avoir presqu’autant (comme la Macronie) ou plus (comme le « Nouveau Front de Gauche », qui réunit artificiellement quatre partis de gauche qui n’ont pas du tout les mêmes idéologies les uns par rapport aux autres).
Sur « NBC News », la journaliste Nicole Wallace a commenté : “C’est une leçon pour nous ici en Amérique sur comment tenir responsables nos dirigeants, venue de l’étranger.”
Cependant, la droite conservatrice états-unienne a vu (à juste titre), dans cette condamnation, une forme d’instrumentalisation de la justice. « Fox News » a mis en parallèle l’affaire Marine Le Pen avec la situation politique aux États-Unis d’Amérique, soulignant que cette décision survient alors que “Macron peine à composer avec le retour au pouvoir du président Donald Trump, ce qui accentue les tensions entre l’Europe et les États-Unis sur les politiques économiques et la défense de l’Ukraine.”
Elon Musk et Donald Trump dénoncent un “abus du système judiciaire”
L’un des soutiens les plus virulents à Marine Le Pen est venu d’Elon Musk. Le patron de Tesla et SpaceX a réagi sur « X » en dénonçant un “abus du système judiciaire” par “la gauche radicale” : “Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par les urnes, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants. C’est leur méthode partout dans le monde.”.
Le président Donald Trump, lui-même confronté à des affaires judiciaires, a réagi avec ironie : “La France envoie Le Pen en prison et l’empêche de se présenter ? Ils essaient juste de prouver que JD Vance avait raison sur tout ?”, en référence aux critiques de son colistier sur l’état des démocraties européennes.
Cette condamnation de Marine Le Pen, bien plus qu’un simple fait judiciaire, s’impose ainsi comme un événement aux répercussions internationales. Entre soutien des dirigeants de droite et mise en doute des institutions françaises, la décision alimente un débat mondial sur l’équilibre entre justice et démocratie. Un débat sur un véritable problème que même certains médias de gauche français, pas encore totalement convertis au gauchisme, comme le média « Marianne », reconnaissent être le passage concret à un pouvoir des juges sur la vie politique française, ce qui est l’un des aspects les plus récurrents de toutes les dictatures à travers le temps et la planète.
Dans le cas de Marine Le Pen, il faut savoir que cette même magistrature française a été très prompte à la rendre inéligible pour se présenter aux prochaines élections présidentielles françaises, et ce alors que le Conseil Constitutionnel, deux jours avant, avait invalidé des lois sur l’éligibilité des maires, qui ne concernait donc pas, dans la Lettre, le cas de Marine Le Pen, mais par contre, pleinement dans l’Esprit de la loi. De plus, cette même magistrature, dont il n’est un secret pour personne qu’elle es politiquement gauchiste dans sa grande majorité, n’ai toujours pas jugé le dirigeant à vie du parti d’extrême-gauche « La France Insoumise », Jean-Luc Mélenchon, depuis 2017, afin de ne pas le rendre inéligible lui aussi – raison pour laquelle le « gendarme européen », l’OLAF, à décidé, ces jours derniers, de s’en charger.
Didier Maréchal & Christian Estevez