Boualem Sansal : son avocat dément faire appel après sa condamnation en Algérie

Le 27 mars dernier, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger. Pourtant, contrairement à une annonce de l’AFP affirmant que son avocat français, François Zimeray, allait interjeter appel en son nom, ce dernier a démenti l’information ce mercredi matin, dans un entretien avec Le Parisien. Selon lui, il n’a « aucune confirmation » quant à la décision de l’écrivain de faire appel.

François Zimeray a expliqué : « Je ne suis pas en mesure de le confirmer, car je n’ai pas pu me rendre à ses côtés. » L’avocat a ajouté que l’important n’était pas l’appel, mais plutôt un « geste humanitaire » pour libérer Boualem Sansal, âgé de 80 ans. Selon Zimeray, l’appel « ne fait pas obstacle à l’application du droit de grâce, en vertu de l’article 91 de la Constitution algérienne », ce qui pourrait potentiellement permettre une libération anticipée.

Ce démenti survient après que deux jours plus tôt, un appel téléphonique entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune ait évoqué le sort de Boualem Sansal dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, exacerbées par le soutien de l’Algérie aux indépendantistes du Sahara occidental.

Lors du procès de l’écrivain, le 20 mars, le procureur avait requis une peine de 10 ans de prison et une amende d’environ 7 000 euros, accusant Sansal d’avoir répété dans un média français d’extrême droite la position du Maroc concernant le Sahara occidental, un sujet délicat pour l’Algérie. L’avocat français, mandaté par l’éditeur Gallimard, a précisé à plusieurs reprises que son client était « totalement innocent » des accusations d’atteinte à la sûreté de l’État qui pèsent sur lui.

L’arrestation de Boualem Sansal, en novembre 2024, a intensifié les tensions entre les deux pays, sur fond de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cependant, l’incident a également ouvert la voie à un rapprochement diplomatique, notamment à travers la reprise du dialogue entre Paris et Alger, actée lors de l’échange téléphonique entre Macron et Tebboune. Une coopération renforcée dans les domaines sécuritaire et migratoire est désormais en projet.

Didier Maréchal

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