Pendant plusieurs semaines, la découverte de l’astéroïde 2024 YR4 a semé l’inquiétude parmi les astronomes et au sein du grand public. Ce petit corps céleste, détecté récemment, présentait un risque non négligeable de collision avec la Terre en 2032. L’estimation initiale annonçait une probabilité d’impact de 1 sur 32, un chiffre suffisamment élevé pour que la communauté scientifique mobilise en urgence le télescope spatial James-Webb (JWST).

En mars 2025, pour la première fois, du temps d’observation d’urgence a été attribué au JWST pour étudier l’astéroïde de plus près. Grâce à ses capacités d’observation infrarouge, le télescope a pu fournir des informations précieuses. Il s’avère que 2024 YR4 est légèrement plus grand que prévu, avec un diamètre estimé à 60 mètres. Son analyse thermique indique également une composition plus rocheuse et une température plus basse que ce que les observations terrestres avaient laissé penser.

Plus de menace pour la Terre, mais une possible rencontre avec la Lune

La bonne nouvelle est tombée : le télescope James-Webb confirme les analyses récentes de la NASA. 2024 YR4 ne percutera pas la Terre en 2032. Mais les données indiquent aussi une trajectoire qui pourrait bien l’amener à croiser celle de notre satellite naturel.

Un impact sur la Lune n’aurait rien d’inquiétant. Celle-ci subit régulièrement des milliers de collisions avec des objets de toutes tailles. Elle a survécu à bien pire. Mais pour les scientifiques, l’événement pourrait représenter une opportunité exceptionnelle : celle d’observer en direct, pour la première fois, la formation d’un cratère lunaire provoqué par un astéroïde connu à l’avance.

Une nouvelle session d’observation est prévue pour le mois de mai. D’ici là, les astronomes restent à l’affût, prêts à capter chaque détail de ce voyage céleste inattendu qui, loin d’être une menace, pourrait devenir une avancée scientifique majeure.

Bruno Mariotti