Le mur frontalier séparant la République Dominicaine va s’étendre et sa construction accélérée . C’est l’une des mesures parmi les 15 annoncées par Luis Abinader, président dominicain et dont l’objectif vise à freiner la pression de l’immigration illégale venant de Haïti, qui fait face à une grave crise sécuritaire.
Dimanche 6 avril, le président de la République dominicaine , Luis Abinader a donné le feu vert pour la construction d’une nouvelle section du mur avec Haiti, dont le pays partage une frontière terrestre.
« Nous allons accélérer la construction du mur frontalier » a déclaré le président. « Le ministre de la Défense a reçu l’ordre de lancer immédiatement l’appel d’offres pour la construction de 13 km s’ajoutant aux 54 km construits jusqu’à présent » a-t-il ajouté.
Ce projet lancé en 2022, vise à freiner l’immigration illégale en provenance de Port- au -Prince , en proie à une crise profonde. Il s’inscrit dans un plan gouvernemental plus large composé de quinze actions destinées à « renforcer la sécurité nationale » a expliqué Abinader. Des mesures « douloureuses pour certains », mais « nécessaires » d’après le président dominicain. Luis Abinader maintient sa ligne intransigeante vis-à-vis de Haïti. Il promet d’engager plus de soldats à la frontière pour arriver à un total de 11 000 agents.
Près de 500 000 Haïtiens vivent en République dominicaine, pays de dix millions et demi d’habitants. La plupart y entrent clandestinement dans leur fuite de la crise économique et politique que traverse leur pays, gangrené par la violence des gangs.
Le président dominicain en appelle même à la communauté internationale « faites votre devoir. Haïti a besoin d’aide parce que la République dominicaine ne peut pas et ne doit pas être accablée par une crise qui n’est pas la sienne » a lancé Monsieur Abinader. Élu en 2020 et réélu en 2024, le président dominicain a fait de la lutte contre l’immigration l’un de ses principaux chevaux de bataille et mène des campagnes d’expulsions en masse contre les haïtiens en situation illégale.
Quelques 86.406 Haïtiens sans papiers ont été expulsés du pays au cours du premier trimestre et plus de 276 000 en 2024, selon les chiffres officiels. La République dominicaine partage une frontière de 340 km avec Haïti sur l’ île d’Hispaniola.