Japon : les paysans marchent à Tokyo dénonçant leur situation de plus en plus alarmante.

Accompagnés par des groupes de consommateurs, les milliers d’agriculteurs nippons, venus le 30 mars de tout le pays, se sont rassemblés à Tokyo. Objectif : mettre en lumière la crise dans leur secteur, fruit des réformes qui les plongent dans la précarité, réduisant l’autosuffisance alimentaire du pays.

Entre désespoir et précarité : les paysans ne cachent pas leur désarroi.

Quand les riziculteurs son payés 10 yens de l’heure, c’est comme si on leur disait : cultivez du riz comme passe temps » a dénoncé Yoshihide Kanno, représentant du comité exécutif et agriculteur de Yagamata, évoquant le désespoir croissant des producteurs de riz au Japon. « En Europe et en Inde, les paysans ont continué à manifester, et leur voix ont mobilisé la population et la Diète. Il est temps que nous nous levions au Japon. Une révolte n’est pas un conflit, mais un de solidarité » a-t-il ajouté.

Pointant du doigt le mutisme et l’immobilisme des autorités, plusieurs agriculteurs ont profité de cette occasion pour souligner l’impact persistant du séisme de l’année dernière dans leurs activités «plus d’un an et deux mois se sont écoulés depuis le tremblement de terre et certaines zones restent isolées, sans routes praticables ni accès à l’eau électricité. Nous exigeons la restauration des terres agricoles» a affirmé Shigenobu Fujita responsable d’une coopérative agricole de Noto, à Ishikawa.

Les politiques que les gouvernements mettent en place peinent à convaincre et réduisent la population des zones rurales. Pour les paysans « ces politiques doivent changer afin de permettre à davantage de personnes à s’engager dans l’agriculture » a rapporté un riziculteur de la ville de Joetsu. En ligne de mire la menace qui plane sur l’autosuffisance alimentaire et la sécurité alimentaire, qui relèvent d’un enjeu de défense nationale, ont défendu les paysans qui ont appelé à la souveraineté alimentaire.

Dans les marchés, les prix des légumes n’ont pas bougé depuis 40 ans. Entre temps, les coûts des machines, des engrais et du carburant n’ont cessé d’augmenter. Résultat, les bénéfices s’amenuisent, rendant l’avenir de plusieurs paysans incertains, s’inquiètent les syndicats. Une idée renforcée par le vieillissement des paysans confrontés à la pénibilité des tâches qui sont pour la plupart encore exécutées manuellement dans certaines zones montagneuses où les machines ne peuvent pas accéder. Dans cet environnement « Nous avons rarement un jour de congés » s’est plaint un manifestant qui a souligné « le défi de retenir les petits agriculteurs expérimentés et l’importance à la fois de soutenir les nouveaux agriculteurs ainsi que ceux qui les accueillent ».

La manifestation du 30 mars dernier au Multi- Purpose Plaza du district sud d’Aoyama Park du district sud d’Aoyama Park à Tokyo a sonné la révolte des paysans japonais qui réclament plus que jamais aux autorités des mesures plus adaptées pour sauver leur secteur et préserver la sécurité et la souveraineté alimentaire dans l’Empire du soleil levant

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