États-Unis d’Amérique: la représentante états-unienne à l’Otan limogée, un retrait de 10 000 soldats états-uniens d’Europe de l’Est en discussion

Alors que l’équilibre stratégique de l’Otan est déjà fragilisé par les tensions en Ukraine, Washington a annoncé le limogeage de sa représentante militaire auprès de l’Alliance Atlantique. Dans le même temps, des responsables du Pentagone envisagent le retrait de 10 000 soldats états-uniens stationnés en Europe de l’Est, selon « NBC News », faisant craindre un désengagement progressif des États-Unis d’Amérique.

Une figure contestée écartée par le Pentagone

Ce 8 avril 2025, le ministère états-unien de la Défense a confirmé avoir démis de ses fonctions la vice-amiral Shoshana Chatfield, représentante des États-Unis d’Amérique au Comité militaire de l’Otan depuis 2023. Ancienne pilote d’hélicoptère, âgée de 59 ans, elle a été relevée de ses fonctions pour une « perte de confiance dans sa capacité à diriger », selon le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell.

Chatfield avait déjà été critiquée par l’aile conservatrice du pouvoir états-unien, notamment pour ses propos passés encourageant la « diversité », le dialogue et le « respect des différences ». Des figures influentes l’avaient accusée d’incarner une approche trop « woke » au sein de l’armée états-unienne.

Ce limogeage intervient dans un contexte de réorganisation militaire marqué par l’influence croissante de Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier 2025. Plusieurs responsables militaires de haut rang ont déjà été écartés depuis son retour.

Trump veut rester dans l’Otan… mais sous conditions

Malgré ces bouleversements, le gouvernement états-unien réaffirme son engagement dans l’Otan. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, en visite à Bruxelles la semaine précédente, a assuré que les États-Unis d’Amérique «resteront dans l’Otan» et que leur engagement reste « aussi fort qu’il ne l’a jamais été ».

Cependant, Rubio a aussi rappelé que cet engagement s’accompagne d’exigences : les membres européens doivent augmenter leurs dépenses de défense, conformément aux revendications récurrentes de Donald Trump. Ce dernier reproche depuis des années aux alliés de « profiter »de la protection états-unienne sans partager suffisamment le fardeau financier ».

Vers un retrait de 10 000 soldats états-uniens ?

Dans un développement parallèle, « NBC News » a révélé que le Pentagone étudie la possibilité de retirer jusqu’à 10 000 soldats états-uniens stationnés en Europe de l’Est. Ces militaires font partie des 20 000 soldats déployées par l’administration Biden après l’offensive Russe en Ukraine, en 2022, pour, soi-disant, « renforcer la sécurité des pays frontaliers avec la Russie ».

Selon le média états-unien, cette réflexion stratégique est toujours en cours, mais le retrait pourrait concerner jusqu’à la moitié des troupes envoyées en renfort, notamment en Pologne, Roumanie et dans les États baltes. Six responsables états-uniens et européens auraient confirmé cette information de manière anonyme.

Une décision lourde de conséquences pour l’Europe

Pour de nombreux pays européens, notamment ceux du flanc Est de l’Otan, ce retrait serait perçu comme un désengagement grave, affaiblissant le dispositif dissuasif face à Moscou. La présence états-unienne est considérée comme un pilier essentiel de la sécurité régionale, en particulier depuis le début du conflit russo-ukrainien.

Des responsables européens auraient déjà fait part de leur inquiétude à l’administration Trump, alors que certains pays — comme la Pologne — investissent massivement dans leur armée pour compenser un éventuel affaiblissement de l’appui états-unien.

Une fracture croissante entre Washington et ses alliés ?

Si les États-Unis d’Amérique maintiennent officiellement leur appartenance à l’Otan, les récents signaux envoyés par l’administration Trump laissent présager un repositionnement stratégique, avec des choix plus unilatéraux. Pour de nombreux observateurs, ces décisions reflètent une volonté de réduire l’implication militaire états-unienne à l’étranger, au profit d’un recentrage sur les priorités nationales.

Cette dynamique alimente les tensions au sein de l’Otan, au moment même où l’Europe fait face à des défis sécuritaires croissants. La fragilisation du lien transatlantique pourrait ainsi avoir des conséquences durables sur la stabilité du continent européen.

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