Nucléaire iranien : Washington et Téhéran se retrouveront à Rome pour un nouveau cycle de négociations

Les négociations entre les États-Unis d’Amérique et l’Iran autour du programme nucléaire iranien, en constante expansion, s’apprêtent à franchir une nouvelle étape cruciale. Après un premier round de discussions organisé samedi dernier à Mascate, la capitale omanaise, un deuxième cycle de pourparlers devrait avoir lieu à Rome. Cette information, encore officieuse, a été confirmée par plusieurs sources diplomatiques.

L’Italie donne son feu vert

C’est au Japon, lors d’une déclaration à la presse, que le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a annoncé que le gouvernement italien avait accepté d’accueillir les prochaines négociations. Ce changement de décor marque une volonté claire de relocaliser les discussions hors du Moyen-Orient, alors que les tensions restent vives dans la région.

À Téhéran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a déclaré lundi que le prochain cycle se tiendrait “probablement ailleurs qu’à Oman”, tout en précisant que ce n’était “pas une question importante”. De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a révélé depuis Luxembourg que la rencontre pourrait se dérouler à Rome dès le samedi 19 avril.

Oman reste un acteur central

Malgré le changement de lieu, Oman, qui avait accueilli la première session, devrait continuer à jouer un rôle de médiateur entre les deux puissances. Son expérience diplomatique dans le cadre des discussions nucléaires passées est perçue comme précieuse dans un contexte aussi délicat.

Un climat tendu mais constructif

Le président américain Donald Trump s’est exprimé sur la question dimanche, saluant le premier cycle de discussions qu’il a qualifié de “positif” et “constructif”. Il a cependant averti qu’en cas d’échec, les États-Unis pourraient recourir à des frappes aériennes contre les installations nucléaires iraniennes.

Téhéran, de son côté, affirme disposer d’un stock d’uranium enrichi à des niveaux proches de la qualité militaire. Les responsables iraniens n’écartent pas la possibilité d’en faire usage pour développer une arme nucléaire si la pression internationale ne faiblit pas ou si les garanties ne sont pas respectées.

Les enjeux d’un accord

Alors que les deux pays approchent d’une potentielle rupture d’un demi-siècle d’hostilité, les négociations revêtent une importance capitale. Les États-Unis pourraient proposer un allègement des sanctions économiques qui asphyxient actuellement l’économie iranienne. Toutefois, des doutes subsistent quant à la volonté de l’Iran de faire des concessions. Depuis 2018, les autorités iraniennes exigent de pouvoir poursuivre l’enrichissement d’uranium à hauteur d’au moins 20 %, ce qui dépasse largement les limites fixées par l’accord de 2015.

Baghaei a insisté lundi sur l’importance d’obtenir des garanties concrètes : « Il faut absolument qu’il y ait des garanties en place concernant le respect des engagements. La question des garanties est particulièrement importante compte tenu des promesses non tenues par le passé. »

L’AIEA en soutien aux négociations

Dans ce contexte tendu, Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), se rendra en Iran plus tard cette semaine pour des discussions. Bien que l’Iran ait restreint l’accès de l’agence à plusieurs de ses sites nucléaires, l’AIEA continue à jouer un rôle clé dans le suivi et la vérification du programme iranien.

« La poursuite de l’engagement et de la coopération avec l’agence est essentielle à un moment où des solutions diplomatiques sont nécessaires de toute urgence », a écrit Grossi sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Une fenêtre fragile de diplomatie

Alors que les tensions restent élevées et que les menaces militaires planent, cette nouvelle tentative de dialogue, déplacée à Rome, représente une rare opportunité de désescalade. Mais le chemin vers un accord durable reste semé d’embûches. Les jours à venir seront décisifs pour déterminer si la diplomatie pourra l’emporter sur la confrontation.

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