Guerre en Ukraine : Moscou annonce qu’elle « va examiner » la proposition de Zelensky et se dit disposée à un dialogue direct avec Kiev, tout en saluant la position des États-Unis concernant l’Ukraine et l’OTAN

Moscou montre des signes d’ouverture diplomatique. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré ce lundi que la Russie allait « analyser » la proposition de Volodymyr Zelensky, qui appelle à prolonger de 30 jours la trêve sur les frappes contre les infrastructures civiles. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions toujours vives sur le terrain, mais également de signaux de détente politique, notamment autour des positions récentes des États-Unis.

Un cessez-le-feu temporaire, déjà rompu

Après une trêve pascale de 30 heures, censée marquer un bref apaisement dans le conflit qui dure depuis plus de trois ans, les combats ont repris de part et d’autre. L’armée russe a annoncé lundi avoir mené des frappes aériennes, de drones et d’artillerie sur 74 positions en Ukraine. Des attaques ont été confirmées dans les régions de Dnipropetrovsk, Mykolaïv et Tcherkassy, bien qu’aucune victime n’ait été signalée.

De son côté, le président ukrainien a affirmé que les forces russes avaient violé le cessez-le-feu « plus de 2 000 fois » en une journée, tout en précisant qu’aucun raid aérien n’avait été enregistré pendant la trêve. Zelensky continue de dénoncer les frappes visant des zones civiles, tandis que Poutine accuse l’Ukraine de dissimuler des cibles militaires au sein d’infrastructures civiles.

Poutine n’exclut pas un dialogue direct avec Kiev

Dans un développement inattendu, Vladimir Poutine a laissé entendre que la Russie pourrait envisager des pourparlers bilatéraux avec l’Ukraine. « Tout cela mérite d’être étudié attentivement. Peut-être de façon bilatérale, à la suite de dialogues. Nous n’excluons pas cela », a-t-il affirmé. Il s’agit de la première prise de position officielle du Kremlin en faveur de négociations directes depuis les premières semaines du conflit.

Cette déclaration intervient alors que l’Ukraine demande l’arrêt immédiat des attaques contre les civils et propose une nouvelle période de trêve. La communauté internationale suit ces échanges avec prudence, mais un certain espoir renaît, notamment du côté des États-Unis.

Trump espère un accord “dans la semaine”

Le président américain Donald Trump a déclaré espérer un accord entre Moscou et Kiev « dans la semaine ». Cela fait désormais deux mois que des tractations diplomatiques sont en cours, soutenues par Washington, mais sans résultats concrets jusqu’à présent. La déclaration de Trump, bien que jugée optimiste, semble avoir insufflé un certain élan aux discussions.

À Kiev, les habitants se disent à la fois soulagés par le calme temporaire et sceptiques quant à la possibilité d’un accord durable. « C’était positif pour se reposer ne serait-ce qu’une journée », a confié Viktor Danyltchouk, un militaire ukrainien interrogé par l’AFP. Mais selon lui, « un accord rapide avec la Russie est impossible car l’ennemi ne cesse d’attaquer ».

Moscou salue la position américaine sur l’Ukraine et l’OTAN

Autre élément notable : le Kremlin a salué la récente position des États-Unis sur l’Ukraine et l’OTAN. L’administration Trump semble désormais freiner l’idée d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, un point de tension majeur avec la Russie depuis des années.

Pour Moscou, cette prise de position américaine vient confirmer ses inquiétudes géopolitiques et son argument selon lequel l’élargissement de l’OTAN à l’Est est l’une des causes fondamentales du conflit. En réponse, le Kremlin adopte un ton mesuré, suggérant une ouverture à la diplomatie à condition qu’elle se déroule à huis clos, sans pressions publiques et sans concessions immédiates.

Une fenêtre étroite pour la paix ?

Malgré les déclarations encourageantes, la situation sur le terrain reste tendue et marquée par des violences continues. Toutefois, la proposition d’un dialogue direct entre Moscou et Kiev, combinée à la pression diplomatique américaine, pourrait ouvrir une brèche dans une guerre qui semble autrement sans fin.

Les yeux sont désormais tournés vers les prochaines rencontres internationales, notamment à Londres, où des avancées pourraient voir le jour. Mais pour l’heure, les appels à la prudence restent de mise : entre espoir et scepticisme, la paix demeure une option fragile, mais pas impossible.

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