Un général de l’état-major russe a été tué vendredi près de Moscou, dans l’explosion d’une voiture provoquée par « un engin explosif improvisé ». La Russie accuse les services secrets ukrainiens.(Source : AFP).
Une enquête ouverte pour « meurtre ». Un général de l’état-major de l’armée russe a été tué vendredi 25 avril près de Moscou dans l’explosion d’une voiture causée par « un engin explosif improvisé » et la Russie accuse les service secrets ukrainiens d’être à l’origine de cet attentat.
Les attaques de ce type se multiplient en Russie et dans les territoires ukrainiens qu’elle occupe depuis le début de l’offensive en février 2022. Ces assassinats, imputés à ou parfois revendiqués par l’Ukraine, visent des militaires, des responsables gouvernementaux ou encore des soutiens idéologiques du Kremlin.
Selon le Comité d’enquête russe, la victime est le général Iaroslav Moskalik, chef adjoint de la Direction générale opérationnelle de l’état-major des forces armées russes.
« Engin explosif improvisé »
Selon cette source, l’explosion a eu lieu près d’un immeuble résidentiel dans la ville de Balachikha, située à quelques kilomètres à l’est de Moscou.
« L’explosion s’est produite à la suite de la détonation d’un engin explosif improvisé rempli de mitraille », a précisé le Comité d’enquête.
Il a ensuite publié une vidéo montrant un véhicule entièrement calciné et des enquêteurs entourant un objet flouté, vraisemblablement le corps de la victime, devant la porte d’entrée d’un immeuble.
Des images de vidéosurveillance diffusées par le média russe Izvestia montrent l’explosion d’une voiture, projetant des fragments en l’air, alors qu’une personne s’approche du véhicule.
« L’explosion était très forte, j’en ai même eu mal au cœur. Cela s’est passé à environ 10 h 45 », a affirmé à l’AFP Lioudmila, une habitante du quartier âgée de 50 ans, ajoutant que « beaucoup de gens ont accouru pour regarder » ce qui s’était passé.
L’équipe de l’AFP a vu le corps ensanglanté de la victime gisant au sol, près de l’entrée d’un immeuble, puis placé dans un sac noir et évacué dans dans une camionnette. Des ambulances, ainsi que des pompiers et policiers étaient déployés dans la zone.
« Des enquêteurs-criminologues expérimentés » ont été envoyés sur place pour « identifier les personnes impliquées » dans l’attentat, a indiqué la porte-parole du Comité d’enquête, Svetlana Petrenko, sans évoquer d’hypothèses à ce sujet.
Le dossier a été transmis « à l’appareil central » du Comité « pour une enquête la plus complète et la plus exhaustive », a-t-elle ajouté.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a quant à elle qualifié l’explosion d' »attaque terroriste ». « La question principale est la suivante : comment arrêter la guerre au centre de l’Europe et du monde. Nous voyons tant de victimes chaque jour. Encore aujourd’hui, un militaire russe a été tué dans une attaque terroriste à Moscou », a affirmé Maria Zakharova, citée par l’agence de presse TASS.
Selon le site du Kremlin, Iaroslav Moskalik avait participé en 2015 en tant que représentant de l’état-major russe à des discussions sur le conflit armé en Ukraine impliquant alors des dirigeants ukrainien et russe, sous l’égide de la France et de l’Allemagne.
Selon le média d’investigation russe Important Stories, la Direction générale opérationnelle, dont il faisait partie, est un « maillon clé dans la planification des opérations en Ukraine ».
En août 2022, l’explosion d’une voiture avait tué Daria Douguina, la fille de l’idéologue ultranationaliste Alexandre Douguine. En avril 2023, un blogueur militaire russe, Maxime Fomine, avait lui perdu la vie dans la détonation d’une statuette dans un café de Saint-Pétersbourg.
Plus récemment, en décembre 2024, le commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, Igor Kirillov, a été tué par l’explosion d’une trottinette électrique piégée à Moscou, un assassinat qui avait été revendiqué par les services de sécurité ukrainiens (SBU).
Après ce meurtre, le président russe Vladimir Poutine avait admis, fait rare, une défaillance des services de sécurité russes. « Nous ne devons pas permettre de telles failles », avait-il déclaré.