Une « puissante explosion » à eu lieu dans le port iranien de Bandar Abbas, aujourd’hui, 26 avril 2025. À ce stade, les autorités iraniennes n’ont pas communiqué sur l’origine du sinistre ; l’armée israélienne, de son côté, dément toute responsabilité. (Source : AFP)
Une « puissante explosion » en Iran a fait samedi au moins quatre morts plus de 500 blessés dans un important port du sud du pays, selon un nouveau bilan provisoire communiqué par les médias d’Etat iranien, sans donner de précisions sur l’origine du sinistre jusqu’à présent.
« Une puissante explosion s’est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision un responsable local de l’administration portuaire, Esmaïl Malekizadeh. Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d’un millier de kilomètres au sud de Téhéran près de la grande ville de Bandar Abbas qui donne sur le détroit d’Ormuz.
Au moins « 516 personnes ont été blessées et des centaines ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué l’agence officielle Tasnim. « Malheureusement, au moins quatre décès ont été confirmés par les secouristes », a ajouté à la télévision d’Etat le responsable des opérations de secours du Croissant-Rouge iranien, Babak Mahmoudi.
Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d’Iran, selon l’agence de presse officielle Irna. Plus de 70% des marchandises de l’Iran transitent par ce port, qui borde le détroit d’Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.
« L’incident est dû à l’explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a de son côté indiqué un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh, à la télévision d’Etat.
Le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes de l’incident, qui sont toujours inconnues, et l’étendue des dégâts, selon l’agence Isna.
De son côté, le quotidien israélien Maariv a indiqué que des responsables militaires israéliens anonymes avaient démenti toute implication des services israéliens dans cet incident : « L’armée n’a rien à voir avec l’explosion en Iran », a déclaré l’un d’entre eux.
« Onde de choc »
La télévision d’Etat a diffusé des images montrant un important panache de fumée noire s’élever dans le ciel depuis le port. Une autre vidéo d’une caméra de surveillance relayée par l’agence Mehr montre une explosion dans un hangar provoquant un épais nuage de fumée et de poussière.
La détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde, selon l’agence de presse Fars. « L’onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l’agence de presse Tasnim. Le nombre d’employés présents au moment de l’explosion n’est pas connu dans l’immédiat. Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.
La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n’avaient pas été endommagées et « fonctionnent actuellement normalement ».
Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran mais le pays a connu ces derniers mois des incidents meurtriers. En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.
Les pourparlers irano-américains se poursuivent à Oman
Cet incident intervient alors que l’Iran et les États-Unis ont entamé ce samedi à Oman un troisième cycle de négociations cruciales sur le nucléaire iranien, après de précédents échanges qualifiés de constructifs par les deux pays depuis le début du mois.
Ces discussions entre les deux parties, sous médiation omanaise, ont débuté peu avant 8h30 (GMT), ont rapporté plusieurs médias iraniens. Celles-ci se poursuivent « dans une atmosphère sérieuse », selon un porte-parole de la diplomatie iranienne.
Les parties échangent leurs positions sur « l’allègement effectif des sanctions » et sur l’instauration d’un climat de confiance concernant la « nature pacifique du programme nucléaire iranien », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Les discussions portent sur le droit de l’Iran à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ».
Ce troisième round de négociations fait suite à des négociations indirectes qui se sont déjà tenues le 12 avril à Mascate, puis le 19 à Rome.