Le gouvernement du Suriname a instauré, depuis 2024, un programme baptisé «Royalties pour tous ». Il offre la possibilité à chaque habitant de cet État d’Amérique du Sud de recevoir 750 dollars états-uniens (665 euros), tirés sur les futurs revenus pétroliers du pays.
Les autorités de Paramaribo, capitale du Suriname, vont offrir aux habitants du pays, des primes tirées des revenus pétroliers. C’est dans le cadre d’une opération, présentée par les autorités, comme une manière de «restituer» les revenus pétroliers aux populations. D’une valeur de 700 dollars états-uniens (660 euros), cette prime va augmenter chaque année avec un intérêt de 7%, a indiqué le gouvernement.
Cette mesure de restitution, constitue une « part des revenus à venir » que le peuple reçoit a précisé, ce vendredi 2 mai, le ministre des finances, Stanley Raghoebarsing. Il ne s’agit donc pas « d’emprunts sur des dettes futures, ni de prêts, ni de la vente ou de l’hypothèque des revenus pétroliers », a déclaré Monsieur Raghoebarsing, rassurant au passage que ce programme est mise en œuvre, «sans grever les générations futures».
Ce sont près de 572 186 habitants du pays, nés avant le 1er janvier 2025, qui vont recevoir cette prime. Elle augmentera au fil de l’année avec un intérêt de 7%. Ceux qui ne vont pas retirer l’argent de leur compte, recevront une prime supplémentaire de 150 dollars états-uniens (environ 135 euros). La possibilité est donnée aux personnes âgées de «plus de 60 ans» et celles en «situation de handicap», de retirer «immédiatement» leur argent. Le reste de la population y compris les mineurs, devra attendre encore trois ans (2028), période effective au cours de laquelle, les revenus réels du pétrole seront disponibles et perçus.
L’opposition dénonce une «mesure électorale », à l’approche des élections parlementaires prévues, le 25 mai. Un scrutin au cours duquel, Chan Santokhi, âgé de 61 ans, et au pouvoir depuis 2020, va participer, pour essayer de briguer un second mandat à la tête de ce pays situé entre le Brésil, le Guyana et la Guyane française.
Le programme financé par le géant pétrolier français «TotalEnergies » a été annoncé par les autorités du pays en 2024, après l’engagement en octobre de la multinationale française. Elle s’est engagée pour un investissement étranger direct de 10, 5 milliards de dollars états-uniens (environ 9,3 millions d’euros )sur les quatre prochaines années, dans le gisement pétrolier de GranMorgu, situé en eaux profondes au large du Suriname. La production va débuter en 2028.
Le président Santokhi avait assuré à ses compatriotes, au cours de son adresse à l’occasion de la célébration de l’indépendance en 2024 de ce petit pays, qu’ils sont « co-propriétaires des revenus pétroliers». Cette manne pétrolière pourrait permettre à cette ancienne colonie néerlandaise et pays parmi les plus pauvres du nord-est de l’Amérique du Sud, de sortir d’une crise économique qui perdure.