À l’occasion de la rentrée parlementaire en Israël, des milliers de manifestants se sont rassemblés autour de la Knesset pour dénoncer la nouvelle stratégie militaire du gouvernement visant à « conquérir » la bande de Gaza. Ce plan, approuvé quelques heures plus tôt, soulève une vive inquiétude chez une partie de la population israélienne, préoccupée notamment par le sort des otages toujours détenus à Gaza.
Les manifestants, répartis en plusieurs groupes dans les environs du Parlement, protestaient également contre la réforme judiciaire controversée et les inégalités perçues face à la loi. Mais c’est surtout le projet militaire du gouvernement qui a cristallisé les tensions.
Un plan jugé dangereux et irréaliste
Parmi les voix critiques, le général David Agmon, ancien conseiller de Benyamin Netanyahu, s’est exprimé contre ce qu’il qualifie de « désastre annoncé ». Selon lui, une invasion totale de Gaza mettrait en danger la vie des otages et des soldats israéliens, tout en échouant probablement à éradiquer le Hamas.
D’autres, comme Raheli, manifestante présente sur les lieux, dénoncent un gouvernement déconnecté de la réalité : « Nous ne sommes plus derrière ce gouvernement ni ses décisions. Ils abusent de leur pouvoir contre le peuple, l’armée et les civils. »
Une indignation face aux souffrances humanitaires
La dimension humanitaire du conflit a aussi été au cœur des préoccupations. Erez, un autre manifestant, s’est indigné de la tactique israélienne consistant à restreindre l’aide humanitaire pour faire pression sur le Hamas : « Ces enfants que nous tuons aujourd’hui n’ont rien fait. Ce sont des enfants ! C’est atroce ce qu’il se passe. »
Des manifestants brandissaient des photos d’enfants palestiniens tués, suscitant des heurts avec les forces de l’ordre. La police a procédé à plusieurs arrestations.
Condamnations internationales
À l’étranger, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a fermement condamné le plan israélien, le jugeant « inacceptable » et contraire au droit humanitaire. Il a réaffirmé l’urgence d’un cessez-le-feu et d’un accès sans entrave à l’aide humanitaire.
La Chine a également exprimé son opposition à la poursuite des opérations militaires. Lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, a exhorté Israël à cesser ses offensives.
Le Hamas ferme à toute négociation
De son côté, le Hamas a rejeté toute nouvelle proposition de cessez-le-feu tant que, selon ses mots, « la guerre de la faim et la guerre d’extermination » se poursuivent dans l’enclave. Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin aux « crimes de la faim, de la soif et des meurtres ».