En pleine escalade des tensions au Moyen-Orient, le ministère iranien de la Défense a présenté un nouveau missile balistique de haute technologie, baptisé Qassem Basir, doté d’une portée estimée à 1 300 kilomètres. Cette annonce intervient dans un contexte explosif marqué par les accusations états-uniennes concernant le soutien présumé de l’Iran aux rebelles Houthis du Yémen, les menaces d’Israël, et la pression croissante sur le programme nucléaire iranien.
Un missile moderne et autonome
Le missile Qassem Basir fonctionne au carburant solide, ce qui le rend plus mobile et réactif que les missiles à propergol liquide. Il est équipé d’un système de guidage embarqué, basé sur l’imagerie thermique, ce qui signifie qu’il n’a pas besoin de GPS pour atteindre sa cible, le rendant potentiellement invulnérable aux systèmes de brouillage électronique.
Selon les autorités iraniennes, ce missile a été testé avec succès le 17 avril, et représente une avancée majeure dans les capacités balistiques du pays.
Le général Aziz Nasirzadeh, ministre de la Défense, a présenté l’arme à la télévision d’État, soulignant la capacité de l’Iran à produire ses propres armes avancées, malgré les sanctions et les pressions internationales.
Contexte régional explosif
Cette démonstration de puissance survient alors que les relations entre l’Iran et les États-Unis sont à nouveau tendues. Washington accuse Téhéran de soutenir les rebelles Houthis au Yémen, qui ont récemment revendiqué une attaque contre l’aéroport international Ben Gourion à Tel Aviv. En réaction, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis des représailles massives contre les Houthis et, indirectement, contre l’Iran.
Mais le ministre iranien de la Défense a nié toute implication directe. « Le Yémen est une nation indépendante qui prend ses propres décisions », a-t-il déclaré. Il a néanmoins lancé une mise en garde claire : si l’Iran est attaqué, les bases états-uniennes dans la région seront considérées comme des cibles légitimes.
Les tensions sur le dossier nucléaire persistent
Sur le plan diplomatique, les négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis, initialement prévues pour le 3 mai à Rome, ont été reportées sans nouvelle date annoncée. Cette initiative devait tenter de relancer un dialogue indirect sur le programme nucléaire iranien, que l’administration Trump accuse de dériver vers une militarisation.
Le président Donald Trump, de retour au pouvoir depuis janvier 2025, a menacé à plusieurs reprises d’intervenir militairement contre les installations nucléaires iraniennes en cas d’échec diplomatique. Il entend empêcher Téhéran de développer un stock d’uranium proche de l’enrichissement militaire, ce que l’Iran nie catégoriquement.
Une région sous haute tension
Entre menaces militaires, escalade verbale et rupture des canaux diplomatiques, le dévoilement du missile Qassem Basir par l’Iran représente un signal clair de défiance adressé à Washington, Tel Aviv et leurs alliés. L’avenir du Moyen-Orient semble suspendu à un équilibre fragile, où une étincelle pourrait déclencher un nouveau conflit régional majeur.