Alors que le parti d’extrême-gauche « La France insoumise » traverse une période délicate sur fond de divisions internes, de critiques récurrentes et de controverses politiques, un livre-enquête vient raviver les tensions autour du mouvement islamo-fasciste. « La Meute », signé par les journalistes Charlotte Belaïch (« Libération » – journal de gauche tendance « communiste-woke » ) et Olivier Pérou (« Le Monde » – journal gauche pseudo progressiste woke), sort aujourd’hui, mercredi 7 mai 2025, aux éditions Flammarion. Il s’agit du fruit d’un travail minutieux de deux ans et de plus de 200 témoignages, révélant un fonctionnement interne jugé autoritaire, centré autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon.
Un parti sous emprise
Le livre brosse le portrait d’un mouvement à la structure peu démocratique, où l’absence de congrès, d’élections internes et de débat ouvert aurait permis à Jean-Luc Mélenchon d’exercer un contrôle total sur la machine politique. Une organisation qualifiée de « gazeuse », précisément pour échapper à toute contestation ou formalisation de la gouvernance.
Parmi les révélations, on apprend que Charlotte Girard, ex-cadre de LFI et veuve de François Delapierre, a été personnellement ciblée par Mélenchon après avoir quitté le mouvement. Il lui aurait écrit : « Delap aurait honte de toi », un message qui témoignerait, selon les auteurs, d’un climat d’intimidation permanent.
Ces méthodes seraient courantes au sein du mouvement, et nombre d’anciens collaborateurs évoquent une atmosphère pesante, marquée par la peur d’être mis à l’écart ou humilié. Certains parlent d’un « fonctionnement sectaire » dominé par un couple : Jean-Luc Mélenchon et sa compagne Sophia Chikirou, elle-même députée à Paris.
Silences, purges et culte du chef
Depuis la purge de 2024, où plusieurs figures historiques de LFI ont été écartées pour avoir exprimé des désaccords, les critiques internes sont devenues rares. Le livre affirme que ceux qui ont osé contester la ligne du leader ont été mis au ban, sans possibilité de recours ou de débat.
La gestion verticale et opaque du mouvement serait une constante, même dans les échanges personnels. Manuel Bompard, aujourd’hui bras droit de Mélenchon, aurait lui-même été publiquement rabaissé après les mauvais résultats de LFI aux européennes de 2019 : « Achète-toi un cerveau », lui aurait lancé Mélenchon.
Déni et contre-attaque chez LFI
Face aux révélations du livre, les réactions officielles ne se sont pas fait attendre. Manuel Bompard a qualifié l’ouvrage de « fiction » et de « recyclage d’anciennes rancœurs ». Même son de cloche du côté de Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire insoumis : « La France insoumise ne correspond absolument pas à ce que dit ce livre, c’est mensonge après mensonge. »
LFI tente de relativiser la portée de cette enquête, qui survient dans un contexte déjà délicat pour le mouvement, marqué par des accusations d’antisémitisme liées à un visuel sur Cyril Hanouna qui a suscité une vive polémique.
Critiques venues de la gauche… et rares soutiens
Alors que les Insoumis cherchent à maintenir une forme d’unité, plusieurs personnalités de la gauche n’hésitent plus à s’exprimer publiquement. Alexis Corbière, ex-proche de Mélenchon aujourd’hui chez les écologistes, déclare sur franceinfo : « Il y a un problème de fonctionnement dans ce mouvement. On ne fait pas la VIe République quand on refuse le désaccord. »
Fabien Roussel, patron du Parti communiste, va plus loin encore : « J’ai cru comprendre que les comportements de la direction de LFI se rapprochaient de ceux d’une secte, sous l’emprise d’un couple, Mélenchon et Chikirou. »
Seule voix de soutien notable, Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) ironise sur X : « La meute contre Mélenchon est bien dressée et ridicule. Le culte du chef et les règlements de comptes existent dans toutes les écuries présidentielles. »
Quel impact pour 2027 ?
Cette publication pourrait affaiblir un peu plus la figure de Jean-Luc Mélenchon dans un contexte où sa légitimité est de plus en plus contestée à gauche. Déjà critiqué pour son refus de passer le flambeau ou d’ouvrir LFI à d’autres courants, Mélenchon risque de voir s’élargir la fracture entre lui et une partie de la gauche radicale qui réclame davantage de démocratie interne et de renouvellement.
Reste à savoir si La Meute aura des conséquences concrètes sur la stratégie du mouvement et sur les ambitions présidentielles de Mélenchon, ou si l’Insoumis parviendra une fois de plus à retourner la tempête à son avantage.