Espace – Système solaire : l’énigme de l’oxygène enfin résolue

L’un des plus grands mystères sur la formation du système solaire vient d’être percé. À l’origine de cette prouesse une équipe franco-britannique qui a fait la découverte des différences de cet élément dans notre étoile et ses planètes.

À la tête de cette équipe, le Cosmochimiste français, Marc Chaudisson, directeur de l’institut de physique du globe de Paris et coauteur cette étude publiée aux PNAS(Proceedings of National Academy of Sciences). Il a clarifié dans une interview au « Point » , cette découverte majeure entièrement réalisée en laboratoire et qui intriguait les scientifiques depuis plus de cinquante ans au sujet de la formation du système solaire.

On apprend du Cosmochimiste, que tous les modèles de formation du système solaire partent du principe que celui-ci s’est formé à partir d’un même mélange de gaz initial dont une petite partie s’est isolée pour fabriquer les planètes. La grosse interrogation dans cette problématique était « pourquoi cette fraction n’était du même oxygène que notre étoile? « , indique-t-il. Les travaux de recherche basés sur des nombreuses expériences ont permis de découvrir que  » des réactions chimiques, très particulières , qui se sont produites dans ce gaz très chaud, lors de la formation du système solaire, ont transformé cet élément d’une manière insoupçonnée », a précisé le scientifique. En effet s’il est avéré que toute la matière du système solaire vient du même réservoir, il y a un changement  » lors de la fabrication des premiers solides » surtout quand  » ce gaz solide s’est refroidi et à commencer à se condenser », a-t-il ajouté. C’est ce qui explique et justifie  » la transformation complète » de la composition isotopique de l’oxygène dans ces solides, a expliqué le directeur de l’Institut de physique du globe de Paris.

Dans un laboratoire, les chercheurs ont réussi a reproduire des conditions similaires à celles qui existaient lors de la formation du système solaire. Une prouesse inédite, fruit d’une étude présentée par le chercheur Nathan Asset, lors de sa thèse de doctorat. Le chercheur a réussi a reconstituer dans un réacteur un plasma à haute température qui reproduit les mêmes conditions de ce gaz très chaud lors de la formation du système solaire. Le doctorant a introduit de la vapeur d’eau et du méthane dans ce plasma, reproduisant ainsi certaines réactions chimiques qui ont permis de condenser de la matière organique a clarifié M. Chaudisson. Ainsi, la matière carbonée extraite du réacteur a pu ensuite être analysée pour sa composition isotopique.

Cette trouvaille ouvre de nouvelles perspectives assure le cosmochimiste, notamment : la découverte que l’essentiel des solides qui constituent les planètes est constitué de silicate ou d’oxyde, même si certains d’entre eux présentent aussi des anomalies. Mais ,il ne s’agit là que de la première étape précise le chercheur. La prochaine étape sera de condenser ces silicates et oxydes dans des plasmas similaires en introduisant les composés chimiques appropriés. L’objectif est de comprendre « comment on passe d’un gaz à une multitude de solides », a-t-il déclaré. À terme, il sera possible grâce à cette seconde phase de l’étude d’identifier les réactions qui ont réellement eu lieu et qui ont produit les premiers minéraux des météorites primitives. Car signale le scientifique, il  » existe un chaînon manquant entre le gaz qui a formé le Soleil et ces premiers grains qu’on trouve dans les météorites, et  » reconstituer l’ensemble de cette chaîne de réactions », s’est le défi que se donne Marc Chaudisson et son équipe.

En attendant, il se félicite de ce résultat qui « courrone près de vingt ans de recherches » avec son collègue dans ce domaine.

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